Aménagement Quartier Austerlitz
23 janvier 2012

Un Waterloo à Austerlitz !

La démolition du Buffet de la gare au profit d’un projet essentiellement fonctionnel, commercial et spéculatif, enterre les espoirs de voir naitre dans le quartier Austerlitz une nouvelle urbanité à la faveur du réaménagement de la gare.

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Combattue depuis vingt ans par les associations et, dès sa création, par le conseil de quartier, la démolition du Buffet de la gare d’Austerlitz est désormais en cours. On aurait souhaité, au moins, que ce sacrifice profite à un aménagement novateur. Las, il ne fait que symboliser un Waterloo de l’urbanisme, sonnant le glas de tous les espoirs de voir se créer une dynamique d’urbanité et de convivialité entre la gare, la Seine et les anciens magasins généraux rebaptisés Docks en Seine.
Le projet d’aménagement de l’ensemble du secteur tel qu’il apparaît après l’accord conclu l’automne dernier entre la mairie de Paris, la SNCF et RFF au terme de négociations opaques confirme en effet toutes les craintes affichées dès juin 2007 par les associations et le conseil de quartier Austerlitz lors de la sélection de l’équipe AREP-Nouvel. Le vaste et séduisant espace vert promis entre la Salpêtrière et la gare est bien, malheureusement,
« infaisable dans les faits », tout comme le jardin dit « austral ». Le prestigieux « parvis sud » est réduit à sa plus simple expression, d’autant que la halle de la gare ne sera pas dégagée comme promis sur son flanc sud. La cour de l’embarcadère ne constituera en rien un pôle de convivialité. Pire, la Ville à décidé d’annuler son engagement de réserver aux piétons, transports en commun et circulations douces la voie de contournement Est de la gare, et le ballet des taxis initialement programmé en sous-sol comme à Montparnasse et, pour partie, à la gare de Lyon, constituera la principale « animation » de la « nouvelle » cour de l’embarcadère !
En lieu et place du bâtiment du Buffet qui, réaménagé, aurait pu constituer une charnière entre la gare et son environnement, les usagers d’Austerlitz auront droit à une cour resserrée et encaissée essentiellement dédiée aux taxis, et, en surplomb, à une esplanade vide de sens. Cerise sur le gâteau : détournant l’argument des associations qui ont mis en lumière l’absence de signal urbain de la gare, les aménageurs envisagent même d’y édifier une mini-tour de bureaux ou d’activités. La boucle serait bouclée d’un projet essentiellement fonctionnel, commercial et spéculatif, associant la fonction transport à une concentration de commerces en tournant le dos à toute préoccupation d’insertion urbaine.

(Article paru dans le magazine de la Semapa,
Treize Urbain, n° 10, février-mars 2012)


GÉOLOCALISATIONS : abcsalles.commappy.com

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26 mars 2011

Extrait du compte-rendu du samedi de TamTam du 26 mars 2011

Le dernier état des aménagements prévus, principalement au nord de la gare (cour de l’embarcadère) fait l’objet d’une présentation vidéo très complète.
Plusieurs remarques sont formulées par les participants :

  • On peut supposer une tentation cachée de poursuivre l’avenue Pierre Mendès-France, ce qui accroitrait notablement le trafic automobile et les nuisances qui en découlent.

  • La cour des taxis, telle qu’elle est imaginée, est un non-sens, et se traduira par un engorgement.

Tam-Tam a prévu d’envoyer à la Mairie ses critiques sur tous ces points, ainsi que sur celui concernant la nouvelle tour « signal » – en fait une nouvelle tour de bureaux, mais rien n’est vraiment clair à ce sujet – qui semble venir s’ajouter au projet

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lundi 7 septembre 2009
Réaménagement de la Gare d’Austerlitz

Une étude commandée par la Coordination des associations et conseils de quartiers de Paris rive gauche crédibilise la préservation du Buffet de la Gare. Des propositions d'aménagement fortes dont les signataires de ce texte souhaitent en faire un large écho.

Depuis 2004, la Ville de Paris et la SNCF réfléchissent au réaménagement des espaces intérieurs et extérieurs de la Gare d’Austerlitz.

L’opération Austerlitz-Gare

L’objectif de l’opération Austerlitz-Gare est de
préparer l’arrivée des TGV et de leurs 40 millions de passagers annuels à l’horizon 2020 et de réorganiser la gare en pôle d’échange entre les différents modes de transports qui s’y trouvent déjà mais s’articulant mal entre eux. Il s’agit également de créer un véritable quartier de gare accueillant différents programmes (hôtel, centre d’affaires, bureaux, commerces, services SNCF et logements) et bien inséré dan son environnement urbain.

L’opération concerne le confort des milliers de voyageurs de la Gare mais aussi la qualité des espaces publics et des services offerts aux riverains du quartier et l’agrément de tous les parisiens qui fréquentent ses environs (Jardin des plantes, Berges de la Seine, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière …). Le réaménagement de la Cour des départs (ou de Seine), au nord de la gare est emblématique de ces enjeux.

Or,
le projet de l’équipe AREP / Jean Nouvel retenu en mai 2007 dédie principalement cet espace à la dépose et à la prise en charge taxi des voyageurs TGV par les véhicules particuliers et les taxis ainsi qu’au stockage de ces derniers. Pour rendre à la gare visibilité et lisibilité de sa composition architecturale et l’insérer dans son environnement urbain, il prévoit la démolition complète du bâtiment du Buffet de la Gare et son remplacement par un auvent de verre abritant un axe de circulation Nord-Sud transversal.

Une étude complémentaire pour le maintien du Buffet de la Gare

Au sein du Comité permanent de concertation de Paris rive gauche, une large majorité d'associations et parmi elles, celles engagées de longue date dans la réflexion sur le maintien de ce bâtiment, et les 3 Conseils de quartiers ont collectivement souhaité qu’une étude complémentaire soit réalisée prenant son maintien pour hypothèse de base du réaménagement de la Cour de Seine.

Rendue en mai 2009, l’étude réalisée par le cabinet Brès+Mariolle souligne la complexité de cette partie de la gare. Elle prouve que
la préservation du bâtiment est non seulement possible mais souhaitable pour le confort des utilisateurs de la gare et l’agrément du passant, moyennant son réaménagement et son affectation à de nouvelles fonctions.

Deux scénarios de reconversion du Buffet de la Gare sont explorés : dans le premier,
le bâtiment accueille une galerie (la Galerie de Seine) qui canalise et distribue les flux piétons dans la gare. Dans le second, un hall de verre est surmonté d’un campanile qui signale la gare de loin et polarise les cheminements en provenance de la gare de Lyon ou du quartier Paris rive gauche.

Ces deux scénarios proposent des réponses crédibles à la résolution des conflits entre les différents usagers de l’espace public (piétons, vélos, autos, bus) au carrefour du pont Charles de Gaulle/avenue Pierre Mendès-France/quai d’Austerlitz.

Un bâtiment historique pour répondre à trois enjeux majeurs

L’étude Brès+Mariolle souligne trois enjeux majeurs du réaménagement de la gare pour lesquels la préservation du bâtiment du Buffet et sa réhabilitation par un traitement fonctionnel et architectural adéquat constituent une réponse.

Tout d’abord, elle permettrait d’améliorer l’articulation entre la ville haute contemporaine et la ville basse historique en ménageant une architecture humaine, chaleureuse et signifiante sans interdire de la revisiter pour lui faire remplir de nouvelles fonctions. La Cour des départs continuerait à constituer un ensemble architectural bâti de grand intérêt en bord de Seine tout en améliorant la qualité d’insertion urbaine du pôle de transports multimodal de la gare au bénéfice des piétons, appelés à devenir toujours plus nombreux à utiliser les accès nord de la gare avec les nouvelles constructions de bureaux prévues avenue Pierre Mendès-France.

Ensuite, au débouché du pont Charles-de-Gaulle, elle permettrait de mieux signaler la gare d’Austerlitz aux très nombreux piétons en provenance du pont Charles de Gaulle (Gare de Lyon) comme du quai d’Austerlitz (Docks en Seine) ou des bureaux de l’avenue Pierre Mendès-France (ZAC PRG), d’améliorer la visibilité et de valoriser et d’optimiser le fonctionnement du pôle d’échange multimodal de transport et le pôle commercial qu’elle constitue et d’en développer la convivialité. Ainsi protégée par le bâtiment du Buffet, la Cour de Seine pourrait figurer un espace public urbain dédié en priorité au piéton.

Enfin, elle permet à la Gare d’Austerlitz de retrouver son orientation originelle vers la Seine et de l’articuler à ses rives désormais accessibles et destinées à remplir de nouvelles fonctions urbaines (transport et déplacements avec Voguéo et Vélib’ ; loisirs et détente avec la promenade sur berges ; loisirs et culture avec Docks en Seine). Elle l’intègre ainsi à la trame des espaces verts qui se dessinerait ainsi depuis la Cour de Seine jusqu’au Jardin Tino-Rossi et au Jardin des Plantes.

Piétonniser la Cour de Seine, préserver et reconvertir le Buffet de la Gare

Pour ces raisons,
les signataires – et plus largement l'ensemble des associations et Conseils de quartiers (voir note de réception de l'étude) – souhaitent que ces trois axes (réhabilitation/réutilisation de la quasi-totalité du Buffet comme ciment de la cohérence du site, piétonisation de la cour Seine, articulation de la gare à la Seine ) fixent le cadre de l’aménagement du secteur de la Cour de Seine. Ceci suppose que les aires de dépose-minute pour véhicule particuliers et de dépose et prise en charge taxis soient aménagés en sous-sol et que la Cour de Seine fasse l’objet d’un aménagement destiné au piéton. L’équipe AREP/ Jean Nouvel doit engager de manière concertée des travaux permettant d’intégrer le scénario de l’étude complémentaire Brès+Mariolle à la définition définitive de l’aménagement du flanc nord de la gare.

Les signataires

ADA 13 (Association pour le Développement et l'Aménagement du 13e arrdt), APARIS 13, APLD91 (Association Pour Le Développement du 91, Quai de la Gare ), AUT 13 (Association des Usagers des Transports du 13ème arrondissement), Cercle Amical du Berry, SPPEF (Société pour la Protection des paysages et de l’Esthétique de la France ) et TAM-TAM.

PJ : Note de réception de l’étude Brès+Mariolle (Coordination des associations et conseils de quartier).

Les documents suivants peuvent être demandés ici :
Bureau des Associations du Comité Permanent de Concertation de pris Rive Gauche
Contact : Yann RENAUD – Tél. : 01 78 11 15 82

  • Plaquette de présentation du Comité permanent de concertation de Paris rive gauche,
  • Marché de définition Austerlitz-Gare (SNCF/Ville de Paris/SEMAPA),
  • Projet Austerlitz-Gare (AREP/ Jean Nouvel),
  • Mémoire suite au marché de définition (Coordination des associations et Conseils de quartier),
  • Cahier des charges pour une étude alternative (Coordination des associations et Conseils de quartier),
  • Compléments au cahier des charges (Ville de Paris/DU/SEMAPA),
  • Étude complémentaire pour l'aménagement de la Cour de Seine (Cabinet Brès+Mariolle).

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mercredi 20 mai 2009
Note de réception de l’étude complémentaire sur le réaménagement du secteur Austerlitz-Gare, intégrant l’hypothèse d’une conservation du bâtiment du Buffet de la gare

1. Le rappel des faits
Dans un Mémoire adressé à la Ville de Paris le 5 juin 2007, les associations et Conseils de quartier membres du Comité permanent de concertation de Paris rive gauche avaient fait part de leurs observations, critiques et interrogations sur le projet de l’équipe AREP/Ateliers Jean Nouvel pour le réaménagement du secteur Austerlitz-Gare, choisi en mai 2007 par la SNCF et la Ville de Paris. Ils avaient demandé la réalisation d’une étude alternative sur l’aménagement du secteur de la cour de l’embarcadère et de son environnement immédiat, intégrant l’hypothèse d’une conservation et d’une réhabilitation du Buffet de la Gare, et ont obtenu pour cela un accord de la Ville le 18 février 2009. L’étude a été confiée fin mars par la coordination au cabinet Brès+Mariolle, qui a travaillé en étroite collaboration avec elle, et lui a présenté les résultats de son travail mercredi 20 mai 2009.

2. Bilan général de l’étude
2.1. Tout en déplorant les délais trop serrés imposés par la Ville, et les obstacles posés à une conception participative de l’étude, associant les riverains et les usagers de la gare, la coordination des associations et Conseils de quartier se félicite de la qualité du travail réalisé, qui répond parfaitement à l’ensemble des objectifs posés dans le cahier des charges. Ils soulignent que l’hypothèse radicale de conservation du bâtiment du Buffet de la gare a permis de mettre en lumière des défis cruciaux de l’aménagement que le projet AREP/AJN n’a pas pris en compte et de proposer des solutions qui permettent de les relever et d’améliorer le projet en se situant dans sa logique d’ensemble, qui n’est pas remise en cause. L’étude Brès+Mariolle complète ainsi utilement la réflexion impulsée par la Ville et la SNCF et développe une stratégie qui répond aux interrogations qui subsistaient à l’issue de l’étude de définition sur l’aménagement du flanc nord de la gare.

2.2. L’étude Brès+Mariolle confirme
l’enjeu de la conservation et de la réhabilitation du
bâtiment du Buffet de la gare d’Austerlitz
pour répondre à trois objectifs majeurs de
l’aménagement de la gare :

  • l’articulation de la gare avec les berges de la Seine,
  • la priorité de la qualité de l’accueil des piétons côté Seine, au débouché du pont Charles-de-Gaulle et à un point nodal de la relation entre ville historique et ville contemporaine,
  • la cohérence du lieu côté Seine, et son orientation vers le fleuve, ses équipements et ses aménagements.

3. Trois grands axes

3.1. L’étude Brès+Mariolle fait clairement apparaître le
très fort potentiel de la Cour de
l’embarcadère à figurer un espace public urbain dédié en priorité au piéton dans ses
diverses occurrences
. Elle renoue et valide ainsi l’esprit initial du projet AREP/AJN qui
assumait le potentiel d’urbanité de cette cour, alors que la dernière version du projet concentre sur l’ensemble de son périmètre des fonctions peu conviviales (dépose-minute VP ; dépose, prise en charge et stockage taxis).

L’étude alternative montre comment la préservation et un traitement fonctionnel et
architectural adéquat du bâtiment du Buffet de la Gare permettront de mieux signaler la gare d’Austerlitz aux très nombreux piétons en provenance du pont Charles de Gaulle (Gare de Lyon) comme du quai d’Austerlitz (Docks en Seine) ou des bureaux de l’avenue Pierre Mendès-France (ZAC PRG), et de valoriser le pôle de transport et le pôle commercial qu’elle constitue. Elle met en lumière les moyens d’améliorer la visibilité et d’optimiser le fonctionnement du pôle d’échange multimodal (TGV, trains grande ligne, RER C, TER, Métro, Voguéo, Bus, Velib, circulations piétonnes) et d’en développer la convivialité (aménagement paysager de la cour, Buffet avec terrasses extérieures orientées sud-ouest, liaisons facilitées avec les berges de la Seine).

3.2. L’étude montre également comment
la préservation et la réhabilitation du bâtiment du Buffet permettra d’améliorer l’articulation entre la ville haute contemporaine et la ville basse historique en ménageant une architecture humaine, chaleureuse et signifiante sans interdire de la revisiter pour lui faire remplir de nouvelles fonctions. La Cour des départs continuerait à constituer un ensemble architectural bâti de grand intérêt en bord de Seine tout en améliorant la qualité d’insertion urbaine du pôle de transports multimodal de la gare au bénéfice des piétons, appelés à devenir toujours plus nombreux à utiliser les accès nord de la gare avec les nouvelles constructions de bureaux prévues avenue Pierre Mendès-France.

3.3. Enfin, l’étude complémentaire souligne à quel point
le réaménagement de la Cour des départs peut permettre de retrouver son orientation originelle vers la Seine dont les rives désormais accessibles sont destinées à remplir de nouvelles fonctions urbaines (transport et déplacements avec Voguéo et Vélib’ ; loisirs et détente avec la promenade sur berges ; loisirs et culture avec Docks en Seine). Elle l’intègre à la trame des espaces verts qui se dessinerait ainsi depuis la Cour des Départs jusqu’au Jardin Tino-Rossi et au Jardin des Plantes.

4. Des scénarios crédibles

4.1. Les scénarios explorés par l’étude figurent
des réponses crédibles au traitement des
dénivelés caractéristiques de ce secteur et aux contraintes génératrices de conflits ou de
malaise entre les différents usagers de l’espace public (piétons, vélos, autos, bus), notamment au carrefour pont Charles de Gaulle/avenue Pierre Mendès-France/quai d’Austerlitz). Ils s’articulent parfaitement avec l’axe piéton nord-sud tracé à travers la grande halle de la gare ainsi qu’avec la grande salle d’échange prévue dans cette dernière.

4.2. Toutefois, au vu d’un examen des deux options stratégiques envisagées, qui incluent d’ailleurs des propositions qui pourraient fonctionner également dans les deux cas, la coordination des associations* considère que
le scénario A est celui qui répond le plus complètement et de la manière la plus cohérente aux objectifs d’urbanité et aux axes mis en lumière dans la première phase de l’étude.

4.3. La coordination souligne que, traité correctement, le bâtiment du Buffet de la gare peut :
  • faciliter, polariser et canaliser les flux piétons entre la gare d’Austerlitz, la gare de Lyon et l’avenue Pierre-Mendès-France et, dans la gare, vers les différents modes de transport et la Cour de Seine,
  • étendre les surfaces commerciales, de loisir et de détente (café, mini-buffet, terrasse) de la gare,
  • souligner le rapport et faciliter les liaisons entre la gare et la Seine, conformément à la vocation initiale de la Cour de l’embarcadère,
  • améliorer la visibilité de la gare dans son environnement urbain,
  • résoudre les conflits de flux piétons / trafic automobile au carrefour avenue Pierre-Mendès-France/pont Charles de Gaulle/quai d’Austerlitz,
  • assurer la transition physique et architecturale entre la ville haute contemporaine et la ville basse historique en soulignant, le cas échéant, l’entrée dans la ZAC PRG,
  • constituer un espace public paysager, dédié aux piétons et au voyageur, à l’abri des flux automobiles.

5. Implications

La coordination des associations(1) demande :
  • que les trois axes issus de la première phase de l’étude Brès+Mariolle (piétonnisation de la cour Seine, articulation de la gare à la Seine, réhabilitation/réutilisation de la quasi-totalité du Buffet comme ciment de la cohérence du site) fixent le cadre de l’aménagement du secteur de la cour de l’embarcadère,
  • qu’AREP/AJN engage de manière concertée des travaux permettant d’intégrer le scénario A de l’étude Brès+Mariolle à la définition définitive de l’aménagement du flanc nord de la gare,
  • que les aires de dépose-minute pour véhicule particuliers et de dépose et prise en charge taxis soient bien aménagés en sous-sol, et que la cour de l’embarcadère fasse l’objet d’un aménagement destiné au piéton comme prévu dans le projet AREP/AJN tel qu’il était issu de l’étude de définition.

La coordination des associations et Conseils de quartier membres du Comité permanent de concertation Paris rive gauche.

(1) Lors de la présentation de l’étude complémentaire à la coordination des associations et Conseils de quartier membres du CPC PRG, les représentants des Conseils de quartier ont partagé le sentiment général des associations et leur appréciation globale de l’étude mais n’ont pu, sans consultation préalable de leur Conseil de quartier respectif, prendre position sur l’un ou l’autre des scénarios qu’elle propose, ni sur la conservation ou non du bâtiment du Buffet de la gare. Pour l’Amicale des Locataires Fulton-Bellièvre-Flamand (non associée à la demande de l’étude) le résultat de ces travaux « pourrait être une proposition acceptable et peut-être faisable à moindre coût ».

Étude complémentaire Austerlitz-Gare - Note de réception

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avril 2008
Paris rive gauche : les enjeux 2008

L’arrivée d’une équipe municipale renouvelée est l’occasion de reformuler les principaux objectifs de l’aménagement pour les années à venir. Avec en tête une priorité : assurer des liens urbains et sociaux harmonieux entre les quartiers neufs, les quartiers anciens et les communes de banlieue.

La concertation sur l’opération Paris rive gauche a été doublement attaquée en 2007. En retardant l’échéance d’une décision d’implantation du Tribunal de grande instance à Masséna-Bruneseau, dans l’esprit du « Grand Paris » qu’il appelle de ses vœux, plutôt qu’à Tolbiac-Chevaleret, l’Etat l’a fait patiner aussi bien à Tolbiac qu’à Masséna. Et en affichant des objectifs architecturaux de construction de tours déconnectés de toute réflexion urbaine concertée, la Ville s’est efforcée de la vider de son sens. Le démarrage d’une nouvelle mandature municipale devrait être l’occasion d’une remise à plat, qui se fonde sur quatre axes prioritaires.

1. Un pôle de convivialité à Austerlitz
Un an après que l’équipe Arep-Nouvel a été choisie pour le réaménagement de la Gare d’Austerlitz, il est temps que la concertation entre dans une phase active. Il s’agit de combiner l’amélioration du fonctionnement de la gare avec le développement d’un quartier convivial fondé sur le dialogue de la gare avec son environnement : l’hôpital, le square Pierre et Marie Curie, le quartier très habité du 5e arrondissement voisin, le Jardin des plantes, les berges de Seine et la nouvelle infrastructure Docks en Seine. Nous souhaitons que soit enfin développé pour la cour de l’embarcadère un projet intégrant la réutilisation du Buffet de la gare et les articulations indispensables avec une future station de « Batobus » et Docks en Seine ; que soit mis en œuvre l’axe vert qui doit relier, le long le la Salpêtrière, le Jardin des plantes au boulevard Vincent-Auriol ; que soit concertés l’ensemble des aménagements prévus au sud de la halle de la Gare, le long du boulevard de l’hôpital.

2. Un pôle de rencontre autour de la halle Freyssinet
Trois ans après l’adoption, après une longue concertation, du projet Gangnet pour le secteur Tolbiac-Chevaleret, il est temps que celui-ci fasse l’objet d’une mise en œuvre concertée. Nous attendons de l’Etat qu’il renonce à installer le Tribunal de grande instance de Paris dans ce secteur densément peuplé, nodal pour la liaison entre quartiers anciens et quartiers neufs du 13e arrondissement. Et de la Ville qu’elle se donne les moyens de faire avancer la réflexion sur la halle Freyssinet (ex-Sernam), qui doit devenir un pôle de rencontre et de lien social, et la concertation sur les conditions et les rythmes de réalisation du projet Gangnet.

3. Un pôle d’activité autour des Frigos
Alors que la Ville s’est engagée dès 2003 dans le Plan local d’urbanisme de la ZAC à réaliser à Paris rive gauche 100 000 m2 d’activités hors bureaux (artisanat, petites activités industrielles ou semi-industrielles), rien n’a été fait jusqu’à présent. Aussi, nous souhaitons que la Ville renonce sans délai à son nouveau projet de bureaux dans l’ilôt dit « M1D1 », au sud des Frigos, pour y concevoir dans une large concertation un ensemble d’ateliers constituant, avec celui des Frigos, un pôle d’activités rayonnant largement dans son environnement.

4. Une stratégie urbaine innovante à Masséna-Bruneseau
Contrairement à ce que semble considérer la municipalité, Masséna-Bruneseau, comme d’ailleurs les secteurs des portes de Bercy et de La Chapelle, ne sont pas de simple friches où les promoteurs pourraient donner libre cours à leurs rêves de tours, dont l’intérêt social et urbain n’a encore été ni justifié ni vraiment débattu. Cet espace difficile, où se conjuguent les contraintes des voies ferrées et du boulevard périphérique, est l’une des clés du rapprochement entre Paris et Ivry comme entre les 12e et 13e arrondissements de la capitale. Il est décisif qu’y soit développée une stratégie urbaine innovante, moderne en ce qu’elle prenne en compte les enjeux de mixité sociale et de couture urbaine, en pensant une architecture adaptée plutôt que d’y plaquer sans réflexion préalable quelques vieilles recettes… qui n’ont pas fait leurs preuves.

[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en avril 2008]

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février 2007
Le point sur les menaces
concernant le Buffet de la Gare d’Austerlitz

1. Rappel du contexte
• À la suite de l’étude de définition sur l’aménagement à long terme de la gare d’Austerlitz menée en 2006 par quatre équipes concurrentes pour le compte de l’aménageur de Paris rive gauche (Ville, Semapa) et de la SNCF, un parti d’aménagement de la gare d’Austerlitz sera arrêté en avril 2007. La Ville décidera dans la foulée de l’avenir du Buffet de la gare : conservation, amputation ou destruction.
Le conseil de quartier Austerlitz et la majorité des associations au Comité permanent de concertation de Paris rive gauche se sont prononcés pour la conservation et la réhabilitation du Buffet de la gare.

Les enjeux
La destruction du Buffet provoquerait une augmentation des nuisances automobiles pour la gare et ses usagers. Elle empêcherait de faire de la cour départ de la gare un pôle de convivialité au bénéfice des voyageurs qui y convergent, dont certains en provenance de la gare de Lyon.
L’association TAM-TAM défend le Buffet sur le plan patrimonial (il forme un ensemble avec la halle et le bâtiment de l’embarcadère de la gare, et constitue le pendant d’un bâtiment analogue au sud de la halle), sur le plan urbain (son activité et sa terrasse en font le seul espace convivial de ce secteur) et sur le plan social (110 salariés).
La destruction du bâtiment et de l’activité du Buffet serait contradictoire avec l’orientation affichée par la Ville : requalification de l’avenue de France comme un « boulevard civilisé », priorité aux circulations douces et réduction de la circulation automobile dans Paris.
Parallèlement, TAM-TAM se réjouit d’avoir obtenu que soit réservé sur le quai d’Austerlitz un espace pour une petite infrastructure portuaire (batobus et petit fret) en liaison avec la gare. L’association souhaite que se développe une large réflexion sur les conditions de son installation.

Nos initiatives
L’association TAM-TAM entend mener dans les mois qui viennent, avec tous ceux qui le souhaitent, une large campagne pour la conservation intégrale du Buffet et de ses activités et le développement d’une conception conviviale de la gare et de son environnement qui va bénéficier du réaménagement des magasins généraux et doit pouvoir profiter d’un site privilégié en bord de Seine.

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mars 2006
“Sauvons le Buffet de la Gare !”

Alors que se prépare une réorganisation de l’ensemble de la gare d’Austerlitz, le Buffet de la gare est à nouveau menacé. Or non seulement il participe de l’ensemble patrimonial de la gare, mais il est aussi la clé d’un développement convivial du quartier.

Pendant quelques années, l’étau s’était desserré. Mais, en ce début d’année 2006, le Buffet de la gare d’Austerlitz est à nouveau dans le collimateur des aménageurs de Paris rive gauche. Dans ce secteur de la ZAC, le tracé de l’avenue Pierre Mendès-France, de même que la position de la parcelle désormais occupée par les bureaux de la Caisse des dépôts ont été dessinés avec la claire perspective de faire « sauter » le Buffet. Aujourd’hui, la Ville prend prétexte de la prochaine suppression de la voie sur berge, sous les Magasins généraux, et du report de circulation qu’elle entraînerait sur le quai haut pour tenter de faire accepter aux partenaires du Comité permanent de concertation une amputation du Buffet.
Comme nous l’avons maintes fois fermement déclaré, nous ne l’accepterons pas. Pourquoi ce bâtiment devait-il payer pour les nombreuses erreurs stratégiques commises au fil des ans dans ce quartier Austerlitz qu’on a voulu, dans les années quatre-vingt dix, transformer en un gigantesque échangeur routier ? D’autres solutions existent, qui s’inscrivent pleinement dans la stratégie de la municipalité de réduire dans Paris une circulation automobile qui a d’ailleurs déjà baissé de quelque 13 % en quatre ans.

120 emplois
Le Buffet participe de l’ensemble patrimonial de la gare. Sur ce plan, il dispose d’atouts architecturaux propres, qu’il importe de valoriser dans un secteur où la part des constructions neuves sera largement majoritaire. Les bâtiments anciens remarquables sont à la fois les témoins d’une histoire et des moyens d’apporter au nouveau quartier un supplément d’âme. Le Buffet constitue aussi une protection des autres éléments notables du périmètre patrimonial de la gare : grande halle et façade de l’embarcadère, viaduc du métro, anciennes écuries… Dans l’hypothèse d’une destruction du Buffet, ceux-ci se retrouveraient en première ligne face à une circulation automobile renforcée et une cour départ réduite par la création d’une nouvelle voie de circulation.
La conservation du Buffet est aussi la clé d’un développement convivial de ce quartier. Il ne s’agit en effet pas seulement de préserver un bâtiment, mais aussi de garantir la pérennité de son activité (près de 120 emplois), autour de laquelle l’ensemble de la cour départ doit être réaménagé dans un esprit de convivialité. Cette démarche permettra de mettre le réaménagement de la Gare d’Austerlitz en cohérence avec les autres aménagements déjà décidés dans son environnement immédiat, en particulier la réhabilitation des magasins généraux, qui doivent accueillir d’ici quelques années un pôle de détente et de commerces, et la conception de l’avenue Pierre Mendès-France comme « boulevard civilisé » plutôt que comme axe de transit.
Le Buffet est une étape essentielle pour les milliers de piétons qui parcourent chaque jour les quelques centaines de mètres qui séparent la gare de Lyon de la gare d’Austerlitz. Avec la cour départ qu’il protège, il doit être pris en compte dans la stratégie de réaménagement de la gare comme l’élément majeur d’une conception apaisée de l’usage de la gare comme de la vie du quartier.

Maîtriser la circulation automobile
Contrairement à ce que l’on tente de nous faire croire, la destruction du Buffet, refusée par la quasi totalité des associations locales comme par le Conseil de quartier Austerlitz, n’a rien d’irrémédiable. Encore faut-il que la conservation du buffet soit bien placée au cœur de la stratégie d’aménagement de ce secteur avec une conception conviviale des abords de la gare d’Austerlitz. Jusqu’à présent, toutes les études réalisées par la Ville dans le secteur de la gare, déjà saturé en automobiles, ont été conduites avec le présupposé que le volume de circulation devrait y rester identique ou quasi identique à moyen comme à long terme. Nous demandons au contraire que, en cohérence avec la politique menée partout à Paris avec la perspective d’une diminution et d’une maîtrise de la circulation automobile dans la capitale comme dans l’ensemble de la région parisienne, l’aménagement du secteur Austerlitz soit conçu en privilégiant les circulations douces et les transports en commun. Il importe certes d’organiser les accès automobiles à la gare comme de permettre la circulation aisée sur les quais et sur les ponts des véhicules qui ont besoin d’emprunter ces axes. Il n’y a aucune raison en revanche de faciliter ici une circulation quotidienne de transit que la municipalité cherche à réduire partout ailleurs dans Paris. Le quai d’Austerlitz ne doit pas être transformé en autoroute comme l’a été le quai rive droite.

[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en mars 2006]

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mars 2004
Quelles réponses à nos questions ?

Au sein des structures de concertation comme par des pétitions ou des manifestations, nous interpellons régulièrement la Ville sur l’évolution de l’aménagement de Paris rive gauche. Mais quand nous recevons des réponses, celles-ci sont souvent contradictoires. Un état de fait qui complique sérieusement la concertation.

Souvent nos adhérents, et plus généralement les habitants des quartiers Austerlitz, Tolbiac et Masséna nous demandent : qu’a dit la Ville de votre proposition sur tel ou tel sujet ? qu’a-t-elle répondu à telle ou telle pétition ? Comment a-t-elle réagi à telle ou telle manifestation des habitants ? Quelles conséquences a-t-elle tiré des demandes de tel ou tel conseil de quartier ? Ils doivent savoir que, malheureusement, quand elles existent, les réponses de la Ville sont souvent confuses et contradictoires. Les activités de l’aménageur et leur calendrier restent souvent opaques, rendant la concertation très difficile.

Premier exemple, la
pétition “ Pas de muraille de Chine rue du Chevaleret et rue du Loiret ”, signée par 514 habitants du quartier Patay-Masséna. Nous réclamons un vrai lien urbain et social entre les quartiers ancien et neuf autour du carrefour de la Croix de Jarry (Watt-Chevaleret). Nous souhaitons qu’une voie permette à partir de ce carrefour de rejoindre les quartiers animés de la ZAC, le futur Monoprix de l’avenue de France, les cinémas MK2… Nous refusons qu’un mur élevé d’immeubles neufs ne vienne encaisser le quartier ancien, rue du Chevaleret et rue du Loiret.
La Semapa, a déjà choisi le “ plan Fortier ” que nous rejetons : il prévoit notamment un grand immeuble à la place du Théâtre du Lierre et une rue qui relierait la rue du Chevaleret à l’avenue de France à proximité du boulevard Masséna, apportant de nouvelles nuisances automobiles aux riverains. La mairie du XIIIe semble appuyer cette option. Le maire de Paris, à qui nous avons remis fin 2003 les pétitions des habitants, ne nous a pas officiellement répondu. Mais il nous a assuré que “ rien n’est tranché ”. Dès lors, nous demandons que le débat soit clairement mené dans le cadre de la concertation, en liaison avec le conseil de quartier Masséna.

Deuxième exemple, la “
passerelle Charcot”. Les associations se mobilisent de longue date pour la mise en place d’une passerelle piétons-vélos au-dessus de voies ferrées, entre la rue Charcot et l’avenue de France. Le conseil de quartier Bibliothèque-Jeanne d’Arc a fait réaliser une étude l’an dernier. Le 8 février, une manifestation a réuni 160 habitants entre la place Jeanne d’Arc et la rue du Chevaleret, pour réclamer cette passerelle légère, seule solution pour ne pas dévaloriser la halle Freyssinet et aménager le long de la rue du Chevaleret un grand jardin en pleine terre connecté à la halle.
Pourtant, la mairie du XIIIe et la Semapa persistent à annoncer une rue en béton de 18 mètres de large. Certains de ses représentants avouent même, malgré les annonces du maire, Serge Blisko, qu’elle accueillera des voitures à terme. De son côté, l’adjoint au maire de Paris chargé de l’urbanisme assure que la rue de 18 mètres n’est programmée qu’au dessus des voies ferrées : entre celles-ci et la rue du Chevaleret ne sera édifiée qu’une passerelle provisoire, afin de ne pas contraindre les réflexions sur l’aménagement de l’ensemble du secteur “ Tolbiac sud ”. Qui faut-il croire ? À quand un engagement clair de la ville ?

Troisième exemple, le
Buffet de la Gare d’Austerlitz. Malgré le vœu du Conseil de quartier Austerlitz et des associations, la Semapa et les représentants de la mairie du XIII’ veulent détruire ce bâtiment qui est la seule garantie que puisse se développer un espace convivial autour de la cour départ de la gare et qui permet d’éviter la réalisation d’un véritable échangeur routier à son emplacement. Là encore, le maire de Paris nous a assuré que “ rien n’est tranché ”. À quand un vrai débat ? En attendant, il importe que les habitants se mobilisent pour leurs quartiers.

[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en mars 2004]

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