Aménagement Quartier Masséna

lundi 30 mars 2009
Trois petites tours
et puis cent viendront ?
Le 30 mars réunion publique au Dansoir Karine Saporta sur les tours à Paris


Le Dansoir Karine Saporta, sur le parvis de la Bibliothèque François Mitterrand, affichait complet lors de la réunion publique sur les tours à Paris.

Pour construire sur 33 hectares, le long du boulevard Masséna, entre Paris 13e et Ivry plusieurs tours de bureaux de 100 à 200 mètres et des dizaines de tours de logements jusqu’à 50 mètres (15 étages), le conseil de Paris a décidé, le 10 mars, de casser le plafond de 37 mètres de haut. Sans argument solide et hors de toute concertation, il veut un chèque en blanc pour une stratégie qui fait fi de la modernité et du développement durable.

NON, les tours ne constituent pas la solution aux problèmes de logement et d’espace de la capitale. Ils escamotent au contraire la réflexion sur les conditions d’émergence de la ville moderne, qui n’implique pas la multiplication des tours et des cités dortoirs, mais la promotion de la mixité urbaine et sociale.

Pour une rupture avec la politique des ghettos, pour une conception de l’identité des
quartiers qui ne relève pas du marquage social ou de la spécialisation des fonctions,
pour affronter les vrais enjeux (raccommoder les territoires, repenser l’urbanité),


Réunion publique
Lundi 30 mars 2009 à 19h30
au Dansoir Karine Saporta

(sur le parvis de la BNF, derrière le MK2)



Métro Bibliothèque François Mitterrand (ligne 14, RER C)
ou Quai de la Gare (ligne 6). Bus 62, 64, 89.


L’association TAM-TAM présentera les projets de la municipalité. Elle expliquera sa démarche avant un débat auquel participeront l’urbaniste Jean-Michel Roux, Eric Daniel-Lacombe, architecte, urbaniste et paysagiste, et Thierry Paquot, auteur de La folie des hauteurs (Bourin, 2008).

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28 mai 2008
Remarques sur le prolongement de la ligne de Tramway T3 notamment dans le secteur de la Porte de Vitry à la Seine
(Note à l’intention de la Commission d’enquête publique, 28 mai 2008)

Le projet d’extension de la ligne de tramway T3 doit être amélioré sur deux points principaux :

  • révision du positionnement de la ligne sur la chaussée, qui varie trop au fil du parcours en créant des zig–zags pour les automobilistes et un imbroglio de panneaux routiers impactant négativement la sécurité des piétons ;
  • concevoir un dispositif cyclable qui prenne plus en compte l’engouement pour ce mode de déplacement chez les Parisiens et les touristes, en particulier depuis la création du Velib’, en supprimant où limitant les trop nombreuses discontinuités des voies dédiées.

Par ailleurs afin de répondre aux besoins légitimes de mobilité des franciliens, nous souhaitons que soit réalisé
l’extension du tramway T3 jusqu’à la Porte d’Asnières et son prolongement jusqu’à la Place de la Nation (pour permettre l’ínterconnexion avec la ligne A du RER et les lignes 2 et 6 du métro) -dans le cas ou la rupture de charge entre les deux « arcs » d’exploitation, prévue cours de Vincennes, serait maintenue.

DEMANDE GÉNÉRALE
1. Que soit mises en place sur chaque trottoir et aux rond–points des pistes cyclables continues à double sens facilitant une pratique locale du vélo (pas de traversées de chaussée) et rendant les déplacements en vélo plus aisés et plus sûrs.

PORTE DE VITRY
2. Nous sommes favorables à la suppression de l’autopont pour implanter la station de tramway Porte de Vitry, redonnant à cette porte un visage plus urbain.
Une attention particulière doit être porté au traitement du nouveau pont de la Petite ceinture, rue de Patay pour conserver son caractère ferroviaire à l’ouvrage (utilisation du métal plutôt que le béton).

PORTE DE FRANCE
3. Entre les deux branches de l’avenue de France, la capacité de la station située côté intérieur nous semble sous dimensionnée (2 quais de 5 mètres de long en vis-à-vis) pour accueillir les pointes de fort trafic de voyageurs dans ce secteur, dédié en grande partie au tertiaire. Un élargissement de ces quais s’impose.
4. De grandes aires de parking vélos doivent être crées á proximité de la station.
5. L’obligation faite aux cyclistes venant de la Porte de Vitry de traverser toute la chaussée pour poursuivre leur route – côté intérieur – en direction de Charenton, constitue un point noir du projet, occasionnant une perte de temps et pouvant susciter des encombrements. Un dispositif de feux donnant la priorité aux vélos doit être installé pour pallier cette rupture de continuité de la piste cyclable.

PORTE DE LA GARE
6. Il faut programmer une station Porte de la gare dès la première phase de travaux actuellement soumise à enquête publique. Côté intérieur, ce secteur de Paris rive gauche est presque en totalité construit et accueille notamment une forte population d´étudiants. De l’autre côté – entre le boulevard Masséna et le périphérique – se dessine un futur grand projet urbain dont certains programmes pourraient naître autour de 2012. La programmation de la station Porte de la Gare dès la première phase du chantier est un élément déterminant pour dynamiser cette opération urbaine de grande ampleur et favoriser l’installation des activités et logements prévus. Cette station est en outre absolument nécessaire pour renforcer les liens entre Paris et sa proche banlieue. Nous demandons que soit mise à l’étude la réalisation de cette gare pour une ouverture en 2012.

TRAFIC
7. L’idée selon laquelle la distance réduite entre la Porte de la Gare et la Porte de France affaiblira la vitesse commerciale de la ligne n’est pas prouvée. Paris rive gauche va drainer une forte population d’employées de bureau et d’étudiants notamment. Disposer de deux stations rapprochées permet au contraire de répartir ce flot sur deux sites, ce qui permettrait par exemple de pouvoir réduire le temps de stationnement des rames à quai. Des accès à chaque extrémité des quais doivent être aménagés tout en préservant la sécurité des voyageurs. Un parcours piéton sécurisé peut diriger les voyageurs vers des passages piétons plus éloignés. Les retards de trafic des moyens de transports en communs sont en général dus à des pannes de fonctionnement et des incidents passagers difficilement contrôlable. C’est au regard de ces éléments imprévisibles mais malheureusement relativement courants qu’il est bon de juger l’écartement entre la Porte de la Gare et la Porte de France. Optimiser la bonne répartition spatiale des deux stations de tram sur Paris rive gauche doit faire l’objet de séances de concertation entre concepteurs et futurs usagers.
8. De plus la latitude spatiale au niveau de la fourche de l’avenue de France peut aussi permettre d’espacer les voies de tram pour accueillir un quai central à la station Porte de France, permettant ainsi de fluidifier encore plus les montées et descentes des voyageurs et réduire d’autant le temps en station.

ENJEUX URBAINS
Le secteur Masséna-Bruneseau est au coeur des préoccupations urbanistique liées à une qualité environnementale de ville moderne. Réaliser la Porte de la Gare avant que ne soit construit en totalité ce secteur est la meilleure façon d’anticiper l’édification du quartier novateur du 21ème siècle, si cher à Paris. A l’inverse, c’est, toute proportion gardée, ce dont ont souffert les projets de villes nouvelles dans les années 70 : l’absence d’anticipation des moyens de transports urbains à auteur des besoins. Prendre les devants, en innervant ce site d’une station de tramway, est dans la droite ligne d’un aménagement de type développement durable emblème affiché de Paris rive gauche. Réaliser cette gare en amont du projet urbain est une question de bonne gestion urbaine.

PORTE DE FRANCE DÉPORTÉE COTÉ SEINE ET SUPPRESSION DE LA PORTE DE LA GARE
9. Il faut mettre à l’étude une implantation de la station Porte de France à cheval sur la branche coté Seine. La relative proximité de la Porte de la Gare vis à vis de la Porte de France -tel que prévu dans le projet- fait craindre par certains une possible baisse de vitesse commerciale du tramway. Repenser l’implantation de la Porte de France plus à l’est avec 2 quais décalés (par exemple) est une alternative crédible permettant de relier convenablement les deux secteurs de Paris rive gauche et de faire des économies (une gare au lieu de deux). La non réalisation de la Porte de la Gare peut se concevoir notamment si le futur Tram Val de Seine se connecte avec le tramway T3 au niveau de l’avenue de France. Cette option doit être un élément comparatif à mettre en débat avant tout choix définitif. Elle peut permettre a contrario de rendre pertinent le choix proposé et évident la nécessité de lancer la mise en service de la Porte de la Gare pour 2012.

CONCERTATION AVEC SEINE AMONT
10. Une concertation approfondie avec tous les acteurs concernés par l’aménagement de cette porte de Paris doit être lancée après la clôture de l’enquête publique. Le projet de tramway Val de Seine notamment et celui du tramway T3 doivent pouvoir être débattus dans une même instance afin de rechercher la meilleure adéquation possible. Il n’est pas certain que tout ait été fait dans ce domaine, lors de la phase d’élaboration de l’extension du T3. Le projet urbain sur ce secteur étant en débat il est nécessaire de mettre en place un outil de concertation (gestion participative des services publics locaux) à l’échelle intercommunale, comme le préconise le Ministère de l’Écologie.

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avril 2008
Paris rive gauche : les enjeux 2008

L’arrivée d’une équipe municipale renouvelée est l’occasion de reformuler les principaux objectifs de l’aménagement pour les années à venir. Avec en tête une priorité : assurer des liens urbains et sociaux harmonieux entre les quartiers neufs, les quartiers anciens et les communes de banlieue.

La concertation sur l’opération Paris rive gauche a été doublement attaquée en 2007. En retardant l’échéance d’une décision d’implantation du Tribunal de grande instance à Masséna-Bruneseau, dans l’esprit du « Grand Paris » qu’il appelle de ses vœux, plutôt qu’à Tolbiac-Chevaleret, l’Etat l’a fait patiner aussi bien à Tolbiac qu’à Masséna. Et en affichant des objectifs architecturaux de construction de tours déconnectés de toute réflexion urbaine concertée, la Ville s’est efforcée de la vider de son sens. Le démarrage d’une nouvelle mandature municipale devrait être l’occasion d’une remise à plat, qui se fonde sur quatre axes prioritaires.

1. Un pôle de convivialité à Austerlitz
Un an après que l’équipe Arep-Nouvel a été choisie pour le réaménagement de la Gare d’Austerlitz, il est temps que la concertation entre dans une phase active. Il s’agit de combiner l’amélioration du fonctionnement de la gare avec le développement d’un quartier convivial fondé sur le dialogue de la gare avec son environnement : l’hôpital, le square Pierre et Marie Curie, le quartier très habité du 5e arrondissement voisin, le Jardin des plantes, les berges de Seine et la nouvelle infrastructure Docks en Seine. Nous souhaitons que soit enfin développé pour la cour de l’embarcadère un projet intégrant la réutilisation du Buffet de la gare et les articulations indispensables avec une future station de « Batobus » et Docks en Seine ; que soit mis en œuvre l’axe vert qui doit relier, le long le la Salpêtrière, le Jardin des plantes au boulevard Vincent-Auriol ; que soit concertés l’ensemble des aménagements prévus au sud de la halle de la Gare, le long du boulevard de l’hôpital.

2. Un pôle de rencontre autour de la halle Freyssinet
Trois ans après l’adoption, après une longue concertation, du projet Gangnet pour le secteur Tolbiac-Chevaleret, il est temps que celui-ci fasse l’objet d’une mise en œuvre concertée. Nous attendons de l’Etat qu’il renonce à installer le Tribunal de grande instance de Paris dans ce secteur densément peuplé, nodal pour la liaison entre quartiers anciens et quartiers neufs du 13e arrondissement. Et de la Ville qu’elle se donne les moyens de faire avancer la réflexion sur la halle Freyssinet (ex-Sernam), qui doit devenir un pôle de rencontre et de lien social, et la concertation sur les conditions et les rythmes de réalisation du projet Gangnet.

3. Un pôle d’activité autour des Frigos
Alors que la Ville s’est engagée dès 2003 dans le Plan local d’urbanisme de la ZAC à réaliser à Paris rive gauche 100 000 m2 d’activités hors bureaux (artisanat, petites activités industrielles ou semi-industrielles), rien n’a été fait jusqu’à présent. Aussi, nous souhaitons que la Ville renonce sans délai à son nouveau projet de bureaux dans l’ilôt dit « M1D1 », au sud des Frigos, pour y concevoir dans une large concertation un ensemble d’ateliers constituant, avec celui des Frigos, un pôle d’activités rayonnant largement dans son environnement.

4. Une stratégie urbaine innovante à Masséna-Bruneseau
Contrairement à ce que semble considérer la municipalité, Masséna-Bruneseau, comme d’ailleurs les secteurs des portes de Bercy et de La Chapelle, ne sont pas de simple friches où les promoteurs pourraient donner libre cours à leurs rêves de tours, dont l’intérêt social et urbain n’a encore été ni justifié ni vraiment débattu. Cet espace difficile, où se conjuguent les contraintes des voies ferrées et du boulevard périphérique, est l’une des clés du rapprochement entre Paris et Ivry comme entre les 12e et 13e arrondissements de la capitale. Il est décisif qu’y soit développée une stratégie urbaine innovante, moderne en ce qu’elle prenne en compte les enjeux de mixité sociale et de couture urbaine, en pensant une architecture adaptée plutôt que d’y plaquer sans réflexion préalable quelques vieilles recettes… qui n’ont pas fait leurs preuves.

[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en avril 2008]

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octobre 2007
“Le point sur… les Frigos”

La situation

  • Si l’important site de création et d’activité (artistes, artisans, studios, entreprises diverses) du « 91, quai de la gare » a fini par être réduit au bâtiment des « Frigos », la Ville, désormais propriétaire, a garanti sa sauvegarde. En attendant une véritable réhabilitation, les travaux de sécurité engagés menacent toutefois en partie son caractère et ses usages, ravivant les tensions. Parallèlement, la Ville s’est engagée à restituer dans un édifice prévu sur le flanc sud des Frigos, entre la rue Neuve-Tolbiac et la rue Primo Levi (îlot dit « M1D »), les 4000 m2 d’ateliers qui faisaient partie du site mais qui ont été incendiés et démolis au cours de phases antérieures du chantier Paris rive gauche. Mais le projet présenté par la Semapa, qui inclut aussi un pôle de bureaux, demeure contesté. La principale association des Frigos, l’APLD 91, affiche l’intention de déposer un recours si le permis de construire était délivré sans changement.

Les enjeux
  • Sur le terrain « M1D » se cristallise un combat mené de longue date par l’APLD 91 avec l’appui de nombreuses associations dont TAM-TAM pour faire reconnaître pleinement la nature particulière du « 91 » comme site de création et d’activité, qui ne saurait se réduire à un simple immeuble d’ateliers.
    • Sont en jeu la
    préservation de la mixité et de la diversité des activités aux Frigos et dans les 4000 m2 à construire, la pérennisation d’un système original de gestion collective, une conception du bâtiment qui permette d’éviter toute réduction de la lumière dans les ateliers situés dans l’aile sud des Frigos.

Notre position
  • Au stade actuel d’un bras de fer auquel il est urgent d’apporter un point final afin que l’îlot concerné soit enfin aménagé, l’association TAM-TAM souhaite que la parcelle « M1D » soit entièrement consacrée à l’extension du domaine des Frigos. Sa programmation doit se fonder sur une densité maîtrisée associée à un projet architectural original afin de mettre en valeur le bâtiment des Frigos. Elle doit viser à l’aménagement de 4000 à 6000 m2 maximum d’ateliers et d’espaces d’exposition dans un ensemble de faible hauteur entourant une vaste cour permettant aussi bien le fonctionnement du site (livraisons, chargements et déchargements) et l’organisation d’événements que la préservation de l’éclairage naturel des Frigos. La Ville doit renoncer à son programme de bureaux sur l’îlot « M1D ».

Nos initiatives
  • TAM-TAM s’est associée à un courrier de plusieurs locataires historiques des Frigos au Maire de Paris réclamant la révision concertée du projet prévu sur M1D avant toute attribution d’un permis de construire.
    • L’association soutient aussi les initiatives visant à éviter que les travaux de sécurité ne dénaturent le site.

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février 2007
“Le point sur…
la maison du Directeur de la Sudac”

La situation

  • À la suite du recours gracieux que nous lui avons adressé le 22 août 2006 contre le permis de démolir de l’ex-Maison du directeur de l’usine Sudac délivré le 28 juin 2006, le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, a décidé la conservation de la maison. Par courrier en date du 29 novembre, il nous a indique que, « sensible aux arguments avancés », il avait procédé à « un examen attentif des éléments du dossier » qui l’avait conduit à demander à la Semapa de renoncer à ce permis de démolir.
  • Dans son courrier, le Maire de Paris précise que « conformément aux évolutions souhaitées depuis 2001, Paris rive gauche constitue désormais un bel exemple d’opération d’aménagement sachant conjuguer la création de bâtiments d’écriture architecturale résolument contemporaine et la préservation du patrimoine, notamment industriel. La conservation de l’ancienne maison du directeur de la Sudac sera une nouvelle occasion de développer cette démarche. »

Un rappel des faits
  • L’association TAM-TAM milite de longue date pour la conservation et la réutilisation de l’ancienne Maison du directeur de la Sudac, comme elle l’a fait pour de nombreux éléments du patrimoine industriel présents sur le site de Paris rive gauche tels les bâtiments des Grands moulins de Paris, la Halle aux farines, la Halle Freyssinet (Sernam), la rue Watt, les Frigos, les différents éléments de la gare d’Austerlitz dont le Buffet de la gare, ou encore la gare Masséna de la Petite ceinture. Pour TAM-TAM, la Maison du directeur participe de la mémoire des lieux, contribue à introduire de la diversité dans un aménagement menacé d’une certaine uniformité des constructions modernes et peut constituer le pivot d’une animation du quartier concernant aussi bien les riverains que les usagers des universités.
  • Dès le 23 décembre 2002, en réponse à un courrier que nous lui avions adressé deux semaines plus tôt, Jean-Pierre Caffet, nous informait qu’il inviterait le Maire de Paris à se prononcer sur « la conservation de la maison du directeur de la Sudac ».
  • Le 25 mars 2003, le document d’orientation de la Ville en vue de la « Modification de l’acte de création de la Zac Paris rive gauche » confirmait que, « afin de préserver la Maison “du Directeur de la Sudac“ il sera recherché une affectation en relation avec son environnement universitaire ».
  • Enfin, le PLU (Plan local d’urbanisme) de la Zac Paris rive gauche adopté les 22-23 septembre 2003 par le Conseil des Paris rappelle que « dans le dossier de création modifié, la Ville a exprimé sa volonté de conserver la maison du directeur de la Sudac, si une affectation liée à l’animation du quartier peut être définie dans des délais compatibles avec la construction de l’école d’architecture ».

Nos propositions
  • Se félicitant de la décision du Maire de Paris, l’association TAM-TAM souhaite maintenant qu’une affectation soit rapidement définie pour la maison du directeur dans le cadre d’une concertation associant tous ceux qui le souhaitent.
  • Pour sa part, considérant la localisation particulière de la maison du directeur à l’une des entrées de Paris, au cœur du nouveau quartier universitaire, l’association TAM-TAM suggère que soit étudiée l’hypothèse de faire de la maison un relais vélos couplé à un café associatif. Elle reste toutefois ouverte à toute autre proposition originale dès lors qu’elle reste conforme à l’objectif, réaffirmé par le Conseil de Paris, d’une affectation de la maison liée à l’animation du quartier.

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février 2007
“Le point sur…
l’environnement des Frigos”

La situation

  • Au fil des années et des offensives de l’ancienne direction de la Semapa, l’important site de création et d’activité (artistes, artisans, studios, entreprises diverses) du « 91, quai de la gare » a fini par être réduit au bâtiment des « Frigos », dont la sauvegarde et la réhabilitation ont toutefois été garantis par la Ville, qui en est désormais propriétaire. Celle-ci s’est parallèlement engagée à restituer au « 91 » 4000 m2 d’ateliers qui faisaient partie du site mais qui ont été incendiés et démolis au cours de phases antérieures du chantier Paris rive gauche. Après des années de controverses, La Ville a convenu avec les associations que ces mètres carrés seront restitués dans un édifice prévu sur le flanc sud des « Frigos », entre la rue Neuve-Tolbiac et la rue Primo Levi (îlot dit « M1D »). Pourtant le projet présenté aujourd’hui par la Semapa, qui inclut aussi un pôle de bureaux, demeure contesté. La principale association des « Frigos », l’APLD 91, a annoncé son intention de déposer un recours si le permis de démolir était délivré.

Les enjeux
  • Sur le terrain « M1D » mitoyen des « Frigos » sur son flanc sud se cristallise un combat mené de longue date par l’APLD 91 avec l’appui de nombreuses associations dont TAM-TAM pour faire reconnaître pleinement la nature particulière du « 91 » comme site de création et d’activité, qui ne saurait se réduire à un simple immeuble d’ateliers.
  • Sont en jeu, ente autres, la préservation de la mixité et de la diversité des activités dans les « Frigos » comme dans les 4000 m2 prochainement restitués, la pérennisation d’un système original de gestion collective, une conception du bâtiment qui permette d’éviter toute réduction de la lumière dans les ateliers situés dans l’aile sud des Frigos.

Nos propositions
  • Au stade actuel d’un bras de fer auquel il est urgent d’apporter un point final afin que l’îlot concerné soit enfin aménagé, l’association TAM-TAM estime que la parcelle « M1D » doit être entièrement consacrée à l’extension du domaine des « Frigos ». Sa programmation doit se fonder sur une densité minimale. Elle doit viser à l’aménagement de 4000 à 6000 m2 maximum d’ateliers et d’espaces d’exposition dans un ensemble architectural de faible hauteur entourant une vaste cour permettant aussi bien le fonctionnement du site (livraisons, chargements et déchargements) et l’organisation d’événements que la préservation de l’éclairage naturel des « Frigos ». La Ville doit renoncer à son programme de bureaux sur l’îlot « M1D ».

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mai 2003
Paris rive-gauche ne doit pas être un château fort

Des mesures doivent être prises pour éviter que l’évolution du chantier n’accentue les ruptures entre l’ancien XIIIe et le nouveau.

Faudra-t-il un jour lancer des grappins pour empêcher Paris rive gauche de dériver loin de l’ancien XIIIe ? Si les nouvelles constructions s’élèvent rapidement depuis dix-huit mois, c’est surtout le long de la Seine, sur les terrains en pleine terre, peu coûteux à aménager. À l’inverse, entre l’avenue de France, en surplomb, et la rue du Chevaleret, le faisceau ferroviaire se trouve transformé, sans doute pour longtemps, en un fossé plus profond que jamais. On pense aux douves d’un château fort, d’autant que les seules constructions engagées sur dalle, au-dessus de la station Météor, accentuent encore le décalage de niveau entre l’ancien XIIIe et le nouveau.

Si les constructions se poursuivent tout le long des rues du Chevaleret et du Loiret avec des hauteurs équivalentes, voire supérieures comme l’envisage l’architecte Yves Lion avec ses projets de tours, l’objectif justement affiché par la Ville d’établir des liens urbains et sociaux forts entre les quartiers anciens et nouveaux restera un vœu pieux. Déjà, la destruction par la Semapa de la rue Ulysse Trélat a porté un coup dur à cette ambition. C’était la seule liaison souple entre le niveau bas de la rue du Chevaleret et le niveau haut de la rue de Tolbiac. Les poussettes des riverains n’ont plus qu’à dévaler les escaliers, comme dans Le cuirassé Potemkine !

Des mesures sont indispensables pour éviter l’encaissement de la rue du Chevaleret, stimuler les liens entre le XIIIe ancien et les quartiers des bords de Seine. Il s’agit d’abord d’éviter l’édification d’une sorte de « muraille de Chine » sur le versant nord des rues du Chevaleret et du Loiret. C’est le sens de la pétition que viennent de lancer avec TAM-TAM des habitants du quartier Patay-Masséna. Elle réclame une limitation des hauteurs des nouveaux bâtiments le long des rues du Chevaleret et du Loiret, le réaménagement du carrefour Watt-Chevaleret-Cantagrel avec la création d’une nouvelle voie piétonne et cyclable le reliant à l’avenue de France et l’abandon du projet de nouvel axe de transit entre la rue du Chevaleret et le boulevard Masséna.
Il faut aussi réfléchir, particulièrement dans le secteur Tolbiac, à des modes de franchissement des voies ferrées effectivement réalisables et finançables à moyen terme et qui permettent d’éviter la « canyonisation » de la rue du Chevaleret. C’est les sens de l’étude Hennin, présentée dans le n°1 de Paris rive gauche magazine (février-avril 2003). Pour soutenir et approfondir ses propositions, TAM-TAM et cinq autres associations (APLD 91, Association des locataires du quai de la Gare, AUTRE 13, Espace 13, Odyssée Lutèce) ont lancé une réflexion avec les habitants sur les équipements et les services qu’ils attendent dans la halle du Sernam, sur les trois halles-passerelles et sous le viaduc proposés par Jean-Marie Hennin. Elles réclament aussi l’installation sans attendre d’une passerelle provisoire démontable entre la rue Charcot et l’avenue de France.

Non, Paris rive gauche ne doit pas se transformer en château fort. Chacun doit se mobiliser pour promouvoir des aménagements conviviaux dans nos quartiers Tolbiac, Austerlitz et Masséna.

[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en mai 2003]

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