19 mai 2008
Note pour la relance de la concertation
à Paris Rive gauche
L’activité du Comité permanent de concertation (CPC) de Paris rive gauche a été fortement oblitérée en 2006 et 2007 par :
- la désinvolture de l’Etat dans le dossier TGI, qui conduit à un double blocage de la réflexion et des travaux d’aménagement dans les secteurs Tolbiac-Chevaleret et Masséna-Bruneseau ;
- le lancement par la Ville de Paris, en violation des principes de la Charte de la concertation, d’appels à projets pour Masséna-Bruneseau échappant totalement à toute forme de concertation et tournant même le dos au travail déjà réalisé dans le cadre du CPC de PRG autour du projet Lion ;
- l’absence totale de réponse de la Ville aux remarques et demandes associatives formulées à l’issue de l’étude de définition sur la Gare d’Austerlitz, et plusieurs fois réitérées ;
- la désimplication des élus, concrétisée par la rareté des réunions plénières du CPC dont la dernière session remonte au 6 mars 2007 ;
- la campagne électorale municipale.
La relance indispensable alors que s’ouvre une nouvelle mandature devrait passer par :
1. Une réunion avant la fin septembre d’un CPC plénier, préparé par une réunion de Bureau du CPC avant la fin juin, pour procéder à un état des lieux et tracer les perspectives des mois qui viennent. Son ordre du jour pourrait être le suivant :
- grands objectifs de la concertation dans les années à venir, et en particulier : réflexion sur l’adaptation et la mise en œuvre des projets concernant la gare d’Austerlitz et son environnement ; adaptation et mise en œuvre du projet Gangnet dans le secteur Tolbiac-Chevaleret, et réflexion sur l’identité de la halle Freyssinet ; stratégie d’aménagement dans le secteur Masséna-Bruneseau et liens Paris-Ivry.
- fonctionnement du CPC et améliorations possibles du processus de concertation.
2. Le lancement d’une étude sur l’articulation entre la Gare d’Austerlitz et la Seine, point unanimement reconnu comme faible dans les projets rendus dans le cadre de l’étude de définition de 2006-2007. Il s’agit en particulier, parallèlement à la concertation indispensable sur les adaptations nécessaires et les conditions de mise en œuvre du projet Arep/Nouvel, de dégager des solutions permettant simultanément :
- de conserver le bâtiment et l’activité du Buffet de la gare en développant la dimension de convivialité et de point de rencontre de la cour de l’embarcadère, abrité des nuisances de la circulation automobile ;
- d’améliorer substantiellement les conditions des déplacements piétonniers entre les gare de Lyon et d’Austerlitz, et l’accès à la Gare d’Austerlitz au niveau du Buffet et de la cour de l’embarcadère, et plus généralement les conditions de toutes les circulations douces ;
- d’organiser l’intermodalité et les flux piétonniers entre la gare ferroviaire et la station de Batobus d’une part, la gare et Docks en Seine d’autre part ;
- de garantir la fluidité du trafic des autobus ;
- de repenser la circulation automobile dans le secteur (réflexion rive gauche/rive droite) de telle sorte qu’elle soit compatible avec les objectifs précédemment mentionnés.
3. Une offensive politique pour débloquer l’aménagement de Tolbiac-Chevaleret. Il s’agit simultanément :
- de dénoncer le blocage par l’Etat et la SNCF/RFF de la mise en œuvre du projet Gangnet, qui empêche la construction de logements et d’équipements, et la réhabilitation/réutilisation de la Halle Sernam, attendus par les Parisiens ;
- de préciser la programmation de la Halle Freyssinet en la fondant sur une nouvelle identité forte du lieu ;
- de procéder dans le cadre de la concertation aux adaptations nécessaires du projet Gangnet (notamment de supprimer toute rupture de la promenade plantée en balcon en direction du boulevard Vincent Auriol).
4. L’ouverture d’un processus structuré de concertation pour Masséna-Bruneseau fondé sur :
- la prise en compte des acquis de la précédente phase de concertation autour du projet Lion ;
- l’intégration à la réflexion des terrains actuellement occupés par les ateliers SNCF, au sud-ouest du faisceau ferroviaire ;
- l’obtention d’un engagement clair de l’Etat sur ses intentions dans ce secteur (TGI ? PJ ?) ;
- une réflexion approfondie sur l’amélioration des liens urbains et sociaux entre Paris et Ivry d’une part, les 13e et 12e arrondissement (axe boulevard Masséna/boulevard Poniatowsky, berges de la Seine) d’autre part, ce dernier axe impliquant des travaux communs entre le CPC de PRG et le CPC à mettre en place sur le secteur de la porte de Bercy ;
- une réflexion approfondie sur l’évolution attendue des déplacements, dans ce secteur, assortie d’études sur l’évolution des moyens de transport en commun (prolongation de la ligne 10 du métro, organisation des connexions métro/RER C/tramway/bus/batobus) et des axes de circulations douces, piétonnières et cyclables.
5. la remise en cause du programme de bureaux prévus sur le terrain M1D1, au profit d’un programme d’activités (hors bureaux) en cohérence avec une stratégie de développement et de valorisation du site et des activités des « Frigos ».
6. L’élargissement et une meilleure transparence de la concertation, qui passe par :
- l’ouverture des réunions des groupes de travail et du CPC au public, sans droit de parole, afin d’améliorer la publicité des discussions et de susciter de nouvelles vocations à la participation au processus ;
- l’organisation périodique de réunions publiques d’information sur certains grands projets. Pour 2008, une réunion de présentation du projet Arep/Nouvel serait notamment nécessaire ;
- une meilleure préparation des réunions de concertation (envoi de documents préparatoires au moins dix jours à l’avance) ;
- une meilleure périodicité des CPC pléniers, à convoquer au moins une fois par an ;
- des engagements des élus à répondre aux interpellations dont ils font l’objet de la part des associations et CQ membres du CPC (cf. le problème du courrier sur l’étude Austerlitz).
• • •
avril 2008
Paris rive gauche :
les enjeux 2008
L’arrivée d’une équipe municipale renouvelée est l’occasion de reformuler les principaux objectifs de l’aménagement pour les années à venir. Avec en tête une priorité : assurer des liens urbains et sociaux harmonieux entre les quartiers neufs, les quartiers anciens et les communes de banlieue.
La concertation sur l’opération Paris rive gauche a été doublement attaquée en 2007. En retardant l’échéance d’une décision d’implantation du Tribunal de grande instance à Masséna-Bruneseau, dans l’esprit du « Grand Paris » qu’il appelle de ses vœux, plutôt qu’à Tolbiac-Chevaleret, l’Etat l’a fait patiner aussi bien à Tolbiac qu’à Masséna. Et en affichant des objectifs architecturaux de construction de tours déconnectés de toute réflexion urbaine concertée, la Ville s’est efforcée de la vider de son sens. Le démarrage d’une nouvelle mandature municipale devrait être l’occasion d’une remise à plat, qui se fonde sur quatre axes prioritaires.
1. Un pôle de convivialité à Austerlitz
Un an après que l’équipe Arep-Nouvel a été choisie pour le réaménagement de la Gare d’Austerlitz, il est temps que la concertation entre dans une phase active. Il s’agit de combiner l’amélioration du fonctionnement de la gare avec le développement d’un quartier convivial fondé sur le dialogue de la gare avec son environnement : l’hôpital, le square Pierre et Marie Curie, le quartier très habité du 5e arrondissement voisin, le Jardin des plantes, les berges de Seine et la nouvelle infrastructure Docks en Seine. Nous souhaitons que soit enfin développé pour la cour de l’embarcadère un projet intégrant la réutilisation du Buffet de la gare et les articulations indispensables avec une future station de « Batobus » et Docks en Seine ; que soit mis en œuvre l’axe vert qui doit relier, le long le la Salpêtrière, le Jardin des plantes au boulevard Vincent-Auriol ; que soit concertés l’ensemble des aménagements prévus au sud de la halle de la Gare, le long du boulevard de l’hôpital.
2. Un pôle de rencontre autour de la halle Freyssinet
Trois ans après l’adoption, après une longue concertation, du projet Gangnet pour le secteur Tolbiac-Chevaleret, il est temps que celui-ci fasse l’objet d’une mise en œuvre concertée. Nous attendons de l’Etat qu’il renonce à installer le Tribunal de grande instance de Paris dans ce secteur densément peuplé, nodal pour la liaison entre quartiers anciens et quartiers neufs du 13e arrondissement. Et de la Ville qu’elle se donne les moyens de faire avancer la réflexion sur la halle Freyssinet (ex-Sernam), qui doit devenir un pôle de rencontre et de lien social, et la concertation sur les conditions et les rythmes de réalisation du projet Gangnet.
3. Un pôle d’activité autour des Frigos
Alors que la Ville s’est engagée dès 2003 dans le Plan local d’urbanisme de la ZAC à réaliser à Paris rive gauche 100 000 m2 d’activités hors bureaux (artisanat, petites activités industrielles ou semi-industrielles), rien n’a été fait jusqu’à présent. Aussi, nous souhaitons que la Ville renonce sans délai à son nouveau projet de bureaux dans l’ilôt dit « M1D1 », au sud des Frigos, pour y concevoir dans une large concertation un ensemble d’ateliers constituant, avec celui des Frigos, un pôle d’activités rayonnant largement dans son environnement.
4. Une stratégie urbaine innovante à Masséna-Bruneseau
Contrairement à ce que semble considérer la municipalité, Masséna-Bruneseau, comme d’ailleurs les secteurs des portes de Bercy et de La Chapelle, ne sont pas de simple friches où les promoteurs pourraient donner libre cours à leurs rêves de tours, dont l’intérêt social et urbain n’a encore été ni justifié ni vraiment débattu. Cet espace difficile, où se conjuguent les contraintes des voies ferrées et du boulevard périphérique, est l’une des clés du rapprochement entre Paris et Ivry comme entre les 12e et 13e arrondissements de la capitale. Il est décisif qu’y soit développée une stratégie urbaine innovante, moderne en ce qu’elle prenne en compte les enjeux de mixité sociale et de couture urbaine, en pensant une architecture adaptée plutôt que d’y plaquer sans réflexion préalable quelques vieilles recettes… qui n’ont pas fait leurs preuves.
[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en avril 2008]
• • •
janvier 2008
“Des tours, pour quoi faire ?”
L’idée d’implanter une série de tours entre le boulevard Masséna et le Périphérique se trouve remise sur le tapis par la mairie de Paris. Mais cette dernière ne fait toujours pas la démonstration de leur utilité pour répondre aux défis posés par la nécessité de développer les liens urbains et sociaux entre Paris et Ivry et le long du boulevard Masséna.
Depuis le mois de novembre, la campagne pour la construction de tours dans trois secteurs de la capitale bat à nouveau son plein. Pour le quartier Masséna, les projets présentés par la mairie de Paris s’étagent de 120 à 210 mètres. Si l’on peut comprendre que s’expriment la volonté des promoteurs de développer des projets réputés lucratifs, et l’ambition des architectes et des responsables politiques de marquer le territoire parisien de fortes émergences, cette obsession très idéologique ne répond pas plus aujourd’hui qu’en 2002, lors du premier projet de l’architecte Yves Lion, aux défis de l’aménagement de cet espace charnière entre Paris et Ivry-sur-Seine.
Des arguments superficiels
Les arguments présentés en faveur de tours dans ce secteur apparaissent étrangement superficiels : Non, les tours telles qu’elles sont envisagées entre le boulevard Masséna et le boulevard périphérique n’augmenteront guère la densité urbaine. Au-delà de 14 étages, les obligations légales imposées aux « immeubles de grande hauteur » (IGH) limitent en leur sein la part des mètres carrés utiles au profit de mètres carrés dédiés aux installations de sécurité. En outre, dès lors que les pieds d’immeubles sont dégagés au lieu de constituer un tissu urbain continu, la densité se trouve réduite d’autant. Non, le dégagement de vastes espaces paysagers au pied des tours ne peut constituer, dans ce secteur situé en contrebas de l’imposant et bruyant viaduc du boulevard périphérique, une réponse aux besoins d’espaces verts. Et enfin non, ces tours ne sauraient répondre aux attentes des Parisiens en matière de logement. Les prix de revient et surtout les charges et les coûts d’entretien des IGH n’y favorisent pas l’installation de logements sociaux. Même sur la dalle des Olympiades, au cœur du 13e, où les tours sont composées d’appartements détenus par des particuliers, il a fallu piocher dans la poche du contribuable pour assurer les travaux de remise en état indispensables.
Favoriser le lien et la mixité sociale
Surtout, l’idée d’un paysage de tours à Masséna apparaît plaquée sur la réalité concrète du terrain. En remettant en cause sans la moindre concertation les acquis des débats de 2002, qui avaient débouché sur une remise en cause en profondeur du premier projet d’Yves Lion, elle fait fi des vrais enjeux de l’aménagement d’un des espaces où se jouent la qualité de la « couture urbaine » entre Paris et sa banlieue.
Relier Paris et Ivry d’une part, les quartiers très peuplés de Patay-Masséna et la Seine d’autre part, cela ne consiste pas à piquer un vaste no man’s land paysagé d’une théorie d’IGH bordés par les axes du boulevard de ceinture et du Périphérique. Il s’agit d’établir des continuités urbaines, en ouvrant de nouvelles voies et en les raccordant, et d’y favoriser le lien et la mixité sociales en y développant un programme ambitieux de logements, de bureaux, de commerces et d’activités tenant compte dans leur implantation des contraintes particulières du site. Cette stratégie est particulièrement nécessaire tout le long du boulevard Masséna, sur lequel circulera le tramway, avec la perspective de rapprocher les populations du 13e de la Seine et de celle du 12e.
Car dans le secteur de Bercy, également visé par un projet à IGH multiples, les options envisagées se révèlent aussi inadaptées. Certes, on ne peut espérer faire beaucoup progresser le lien urbain et social de Paris à Charenton entre les voies ferrées, le centre commercial de la porte de Bercy et le débouché de l’autoroute A4. En revanche, les conditions sont réunies pour aménager en continuité le boulevard Poniatowski, du cœur du 12e à la Seine, et donc pour créer de l’urbanité et de la socialité là où elles font défaut, entre la rue de Charenton (12e) et la rue de Patay (13e).
Pour ou contre des tours à Paris ? La question tient pour l’instant du trompe l’œil. Le vrai défi consiste à penser la modernité de la capitale dans l’invention de nouveaux rapports avec sa banlieue qui privilégient l’urbanité et la mixité sociale. Il y a du pain sur la planche.
[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en janvier 2008]
• • •
juin 2004
Pour une large ouverture de la concertation
Officiellement, la Ville veut développer la concertation sur la Zac Paris rive gauche. Mais nos propositions de large ouverture aux habitants n’ont jamais été prises en compte. Il n’est pas normal que la mairie du XIIIe ne favorise pas l’implication de tous dans les travaux du Comité permanent de concertation.
Pourquoi les travaux du Comité permanent de concertation (CPC) de la Zac Paris rive gauche sont-ils aussi peu connus des habitants ? Pourquoi certaines associations qui ne participent guère à ces travaux ou n’ont aucune représentativité y sont toujours officiellement inscrites ? Pourquoi les conseils de quartiers sont-ils aussi peu associés au travail du CPC bien qu’ils aient obtenu, à la demande de plusieurs associations, dont TAM-TAM, la possibilité d’y envoyer des délégués ? Ces questions, parmi d’autres, sont au cœur des problèmes rencontrés aujourd’hui par la concertation sur les enjeux et l’évolution de l’aménagement des quartiers Tolbiac, Austerlitz et Masséna.
Dans une note remise dès avril 2001 à la Ville (Voir notre bulletin La Zacophonie n° 7 de juillet 2001, pp. 4-5), TAM-TAM formulait un ensemble de propositions pour « relancer et élargir la concertation ». Nous suggérions notamment que les groupes de travail de la concertation se réunissent « sur le territoire de la Zac » et soient « ouverts au public », que le centre d’information de la Semapa devienne un « centre d’information et de concertation », que soient mises en place « des structures permettant la participation directe des habitants » telles des réunions locales d’information et de proposition et des « ateliers urbains ». TAM-TAM proposait aussi d’élargir la concertation à de nombreux acteurs institutionnels, aux représentants des étudiants et des salariés des entreprises locales ainsi qu’à divers acteurs concernés dans la commune limitrophe d’Ivry-sur-Seine.
La Ville s’est contentée d’ouvrir le CPC à des représentants des conseils de quartier. Une décision positive, mais insuffisante. Lorsque 514 habitants du quartier Patay-Masséna signent une pétition pour s’inquiéter des risques que s’édifie rue du Chevaleret et rue du Loiret une véritable « muraille de Chine » entre quartier ancien et quartier neuf, aucune réponse ne leur est apportée. Lorsque le conseil de quartier Austerlitz fait le vœu d’une conservation totale du Buffet de la gare et que les associations demandent par courrier que cette hypothèse soit étudiée, les élus font le mort. Lorsque la Ville prévoit, le 3 juillet 2004, une « Journée de la concertation », c’est tout juste si les bureaux d’animation des conseils de quartier en sont informés, et aucune promotion n’en est faite auprès des habitants. Lorsque tout un quartier se mobilise pour demander la prise en compte de la démarche de l’étude Hennin dans le secteur « Tolbiac-Sud », la mairie ne retient pas l’équipe Hennin dans le concours d’architecture qu’elle lance pour ce secteur, et n’associe pas les conseils de quartier à la réflexion sur son cahier des charges. Pourtant — comprenne qui pourra —, elle s’obstine à souhaiter que le conseil de quartier Bibliothèque-Jeanne d’Arc agrée une « nouvelle étude Hennin », alors le concours d’architecture « Tolbiac sud » n’est pas encore terminé… Est-ce à dire que les résultats du concours n’auront pas de valeur ? Doit-on considérer que, pour la Ville, seul les membres du conseil de quartier Bibliothèque Jeanne d’Arc doivent être informés d’un aménagement qui, entre la BNF et la halle Freyssinet, concerne non seulement les habitants des quartiers voisins mais aussi beaucoup plus largement les Parisiens.
Il n’est pas sain que l’aménagement d’un espace aussi vaste que la Zac Paris rive gauche soit ainsi traité par dessus la jambe, en cherchant à opposer conseils de quartier et CPC aussi bien que les habitants entre eux. Le dispositif de concertation mis en place en 1997 et confirmé en 2001 est ambitieux. Des moyens importants sont dégagés pour cela par la Ville. Nous attendons que la mairie du XIIIe soit enfin, trois ans après l’élection d’une nouvelle majorité, à la hauteur de la vaste et loyale démarche de démocratie participative attendue par les habitants.
[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en juin 2004]
• • •