26 mars 2011
Extrait du compte-rendu du samedi de TamTam du 26 mars 2011
La dernière version du projet urbain, qui a évolué dans le sens des demandes de l’association, est présentée sous forme vidéo. Celui-ci reste toutefois suspendu à la décision de l’Etat concernant la demande de classement de la Halle à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, à laquelle la Mairie résiste car elle aurait pour effet de figer définitivement les lieux.
Actuellement, l’idée serait de conserver 18 travées de la Halle Freyssinet sur 30, côté boulevard Vincent Auriol. Le jardin prévu, qui partirait de la rue de Tolbiac, passerait sous la passerelle Charcot, avec un accès arrivant au niveau de cette passerelle. Des logements sont prévus le long de la Halle, côté Chevaleret. Un parking de 3 niveaux est envisagé sous le jardin, l’entrée se faisant par rue Charcot. On ne sait quelle en sera l’affectation : Publique ? Privée ?
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4 décembre 2010
Extrait du compte-rendu du samedi de TamTam du 4 décembre 2010
Incertitudes sur les suites de la couverture des voies. Les travaux sont interrompus depuis plusieurs mois. Seule la « coulée verte » est en voie d’achèvement. Partant de la rue du Chevaleret, elle amorcera une courbe pour rejoindre l’avenue de France, au lieu de se terminer en cul-de-sac, comme cela avait été craint un moment. Le projet évolue dans le sens que nous avions souhaité. La Ville, en discussion avec l'État, remodèle son projet en créant notamment un jardin dégageant le nez de la halle et permettant un véritable lien transversal entre secteur neuf et ancien.
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avril 2008
Paris rive gauche :
les enjeux 2008
L’arrivée d’une équipe municipale renouvelée est l’occasion de reformuler les principaux objectifs de l’aménagement pour les années à venir. Avec en tête une priorité : assurer des liens urbains et sociaux harmonieux entre les quartiers neufs, les quartiers anciens et les communes de banlieue.
La concertation sur l’opération Paris rive gauche a été doublement attaquée en 2007. En retardant l’échéance d’une décision d’implantation du Tribunal de grande instance à Masséna-Bruneseau, dans l’esprit du « Grand Paris » qu’il appelle de ses vœux, plutôt qu’à Tolbiac-Chevaleret, l’Etat l’a fait patiner aussi bien à Tolbiac qu’à Masséna. Et en affichant des objectifs architecturaux de construction de tours déconnectés de toute réflexion urbaine concertée, la Ville s’est efforcée de la vider de son sens. Le démarrage d’une nouvelle mandature municipale devrait être l’occasion d’une remise à plat, qui se fonde sur quatre axes prioritaires.
1. Un pôle de convivialité à Austerlitz
Un an après que l’équipe Arep-Nouvel a été choisie pour le réaménagement de la Gare d’Austerlitz, il est temps que la concertation entre dans une phase active. Il s’agit de combiner l’amélioration du fonctionnement de la gare avec le développement d’un quartier convivial fondé sur le dialogue de la gare avec son environnement : l’hôpital, le square Pierre et Marie Curie, le quartier très habité du 5e arrondissement voisin, le Jardin des plantes, les berges de Seine et la nouvelle infrastructure Docks en Seine. Nous souhaitons que soit enfin développé pour la cour de l’embarcadère un projet intégrant la réutilisation du Buffet de la gare et les articulations indispensables avec une future station de « Batobus » et Docks en Seine ; que soit mis en œuvre l’axe vert qui doit relier, le long le la Salpêtrière, le Jardin des plantes au boulevard Vincent-Auriol ; que soit concertés l’ensemble des aménagements prévus au sud de la halle de la Gare, le long du boulevard de l’hôpital.
2. Un pôle de rencontre autour de la halle Freyssinet
Trois ans après l’adoption, après une longue concertation, du projet Gangnet pour le secteur Tolbiac-Chevaleret, il est temps que celui-ci fasse l’objet d’une mise en œuvre concertée. Nous attendons de l’Etat qu’il renonce à installer le Tribunal de grande instance de Paris dans ce secteur densément peuplé, nodal pour la liaison entre quartiers anciens et quartiers neufs du 13e arrondissement. Et de la Ville qu’elle se donne les moyens de faire avancer la réflexion sur la halle Freyssinet (ex-Sernam), qui doit devenir un pôle de rencontre et de lien social, et la concertation sur les conditions et les rythmes de réalisation du projet Gangnet.
3. Un pôle d’activité autour des Frigos
Alors que la Ville s’est engagée dès 2003 dans le Plan local d’urbanisme de la ZAC à réaliser à Paris rive gauche 100 000 m2 d’activités hors bureaux (artisanat, petites activités industrielles ou semi-industrielles), rien n’a été fait jusqu’à présent. Aussi, nous souhaitons que la Ville renonce sans délai à son nouveau projet de bureaux dans l’ilôt dit « M1D1 », au sud des Frigos, pour y concevoir dans une large concertation un ensemble d’ateliers constituant, avec celui des Frigos, un pôle d’activités rayonnant largement dans son environnement.
4. Une stratégie urbaine innovante à Masséna-Bruneseau
Contrairement à ce que semble considérer la municipalité, Masséna-Bruneseau, comme d’ailleurs les secteurs des portes de Bercy et de La Chapelle, ne sont pas de simple friches où les promoteurs pourraient donner libre cours à leurs rêves de tours, dont l’intérêt social et urbain n’a encore été ni justifié ni vraiment débattu. Cet espace difficile, où se conjuguent les contraintes des voies ferrées et du boulevard périphérique, est l’une des clés du rapprochement entre Paris et Ivry comme entre les 12e et 13e arrondissements de la capitale. Il est décisif qu’y soit développée une stratégie urbaine innovante, moderne en ce qu’elle prenne en compte les enjeux de mixité sociale et de couture urbaine, en pensant une architecture adaptée plutôt que d’y plaquer sans réflexion préalable quelques vieilles recettes… qui n’ont pas fait leurs preuves.
[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en avril 2008]
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novembre 2006
Une nouvelle chance
pour Tolbiac-Chevaleret
La relance, le 20 novembre, de la concertation sur le projet Gangnet permet d’espérer que le secteur situé entre l’avenue de France et la rue du Chevaleret prenne enfin forme humaine. La poursuite, aux frais du contribuable, de la campagne de l’EPPJP pour le TGI sur ce site, choque d’autant plus.
Conférence de presse, exposition, débat… La poursuite fin 2006 de la campagne menée par l’EPPJP (Etablissement public du Palais de justice de Paris) pour imposer le nouveau TGI (Tribunal de grande instance de Paris) à Tolbiac-Chevaleret a quelque chose d’indécent. Comme de nombreuses associations dont Tam-Tam, comme les centaines de riverains qui ont participé à une réunion publique de concertation en septembre 2005 et comme la Mairie du 13e, la Mairie de Paris s’est désormais, à l’issue de plus d’une année de concertation approfondie, très clairement prononcée contre l’installation du TGI à Tolbiac-Chevaleret, où il constituerait une monstrueuse barrière entre quartier ancien et quartier neuf. Elle est favorable à son aménagement à Masséna-rives de Seine, où le TGI peut au contraire bénéficier d’un site ouvert sur la Seine dans un secteur appelé à se transformer profondément, sans apporter de nouvelles nuisances aux riverains.
Dans ce contexte, le lancement fin juin 2006 par l’EPPJP d’un « concours international » d’architecture pour le TGI à Tolbiac, dont les « résultats » ont été largement publicisés en décembre tient à la fois de la provocation et de l’intoxication… aux frais du contribuable qui paie tout cela par ses impôts. Est-il normal que l’Etat finance un concours de cette ampleur sur un terrain dont il n’est pas propriétaire et que la Ville lui refuse, avec le soutien massif des riverains ? Est-il normal que l’Etat ne tienne aucun compte des projets déjà actés pour le quartier Tolbiac-Chevaleret (Projet Gangnet) ni du bilan de la concertation lancée sur le TGI ?
Info ou intox ?
Symptomatiquement, si le site Internet de l’EPPJP livre le compte-rendu de la réunion de concertation du 21 juin 2005 où les objectifs du TGI ont été largement étalés, les étapes suivantes de la concertation, dont les dates sont pourtant rappelées, sont soigneusement éludées. Le visiteur du site de l’EPPJP ne peut savoir que la présentation de six hypothèses d’implantation du TGI à Paris rive gauche, le 8 juillet 2005, a fait émerger, grâce à une étude de l’architecte Yves Lion, une proposition crédible et évolutive pour le TGI à Masséna –rives de Seine. Il ne saura pas non plus que la réunion publique du 27 septembre a été marquée par un feu roulant de critiques contre le TGI à Tolbiac, qui a confirmé la large opposition des riverains à une implantation sur ce site, ni que ces critiques ont été à nouveau fortement exprimées par plusieurs associations comme par la Mairie du 13e lors de la réunion de concertation du 10 octobre 2005. Et il ne saura rien non plus des communiqués successifs du Maire de Paris affichant, au printemps 2006, sa ferme opposition au TGI à Tolbiac-Chevaleret et son souhait de le voir aménagé à Masséna.
Pourtant, après avoir été paralysée pendant près de deux ans par l’EPPJP, la concertation pour la mise en œuvre du projet Gangnet à Tolbiac-Chevaleret a enfin repris avec une réunion d’un groupe de travail le 20 novembre. Nous nous en félicitons, en espérant qu’une réunion publique permette rapidement de présenter à tous les riverains les évolutions envisagées pour le quartier dans les années qui viennent.
Si la mise en œuvre concertée du projet Gangnet est essentielle, c’est parce que celui-ci va enfin permettre de relier au mieux le quartier ancien et le quartier neuf. Il doit faire de la halle Freyssinet réhabilitée, dont la programmation doit être précisée, un centre nodal de la vie du quartier. Il doit aménager, le long de la rue du Chevaleret, un jardin qui lui donnera de l’air et permettra de réduire l’impact physique et visuel de la différence de niveau entre les secteurs neuf et ancien. Il doit établir de nouvelles liaisons nord-sud pour rapprocher le 13e de la Seine, et un axe vert parallèle à l’avenue de France, entre la rue de Tolbiac et le boulevard Vincent-Auriol. Dans la réussite de cet aménagement se jouera une part importante du bilan final de l’opération Paris rive gauche.
[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en novembre 2006]
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septembre 2006
Redonnons son sens
à la concertation
Installation des universités, développement des commerces de proximité, aménagement de Tolbiac-Chevaleret… Paris rive gauche est confronté à des défis qui nécessitent que le Comité permanent de concertation se réunisse enfin, en toute transparence.
Le Comité permanent de concertation de Paris rive gauche ne s’est pas réuni depuis près de deux ans, et ce n’est pas normal. Clef de voûte du dispositif de concertation mis en place il y a neuf ans et demi, le CPC est le lieu où se rencontrent l’ensemble des partenaires de la concertation en présence des élus. C’est dans cette assemblée « plénière » que peuvent être débattues et actées les grandes évolutions de l’opération d’aménagement préalablement et parallèlement discutées dans des groupes de travail plus restreints. On a pu comprendre que la tentative d’OPA de l’Etat sur le secteur Tolbiac-Chevaleret pour y édifier le tribunal de grande instance (TGI) ait perturbé un temps le calendrier, en nous obligeant tous à remettre sur le métier les équilibres d’un quartier pourtant tranchés dès 2003. Mais le maire de Paris s’est désormais officiellement prononcé pour la construction du TGI à Masséna-rives de Seine. Malgré l’étonnant concours lancé par l’Etat pour bâtir le TGI sur un terrain qui lui est refusé, il est temps de refermer cette parenthèse et de traiter de manière approfondie plusieurs questions urgentes pour le devenir des quartiers Tolbiac et Masséna.
Intégrer les universités
Plusieurs facultés dont l’université Paris 7, l’Inalco et une école d’architecture sont en cours d’aménagement dans le secteur Masséna. Les premiers étudiants font cette année leur rentrée sur le site. Pourtant les conditions de cette installation, qui va s’étaler et prendre de l’ampleur pendant plusieurs années, n’ont pas fait l’objet de la moindre concertation. Les réflexions conduites en juillet 2004 à la mairie du XIIIe dans le cadre d’un « samedi de la concertation » dont tous les participants ont noté la richesse et le succès d’affluence n’ont connu aucune suites malgré les demandes répétées des associations.
Aujourd’hui, rien n’est réglé, qu’il s’agisse de la gestion des flux piétonniers et cyclables ; des parkings pour deux-roues (largement sous-estimés) ; des équipements publics sportifs et culturels qui pourraient être partagés entre étudiants, personnels universitaires et riverains ; ou encore des commerces et lieux de rencontre entre populations différentes. La Ville veut même démolir la Maison du directeur de la Sudac malgré les décisions du Conseil de Paris qui a prévu, dans le PLU de Paris rive gauche, d’en faire un lieu d’animation pour le quartier. Il est temps de renverser la vapeur et de penser globalement l’insertion des universités et les articulations nécessaires entre leurs usagers et les populations locales.
Favoriser le commerce de proximité
Du fait d’une population permanente qui sera toujours structurellement insuffisante et trop dispersée dans les quartiers Tolbiac, Austerlitz et Masséna, les carences de Paris rive gauche en matière de commerces de proximité risquent de se transformer en maladie chronique. Elles ont été accentuées par les choix erronés effectués il y a quinze ans par l’aménageur : locaux inadaptés et baux trop élevés pour les commerces de proximité dans les bâtiments neufs ; abandon de nombreux rez-de-chaussée d’immeubles aux entreprises les occupant, qui les ont littéralement « vitrifiés » ; saupoudrage et donc dispersion des commerces.
Certes, Paris rive gauche n’est pas vide de commerces, mais la plupart ne répondent qu’à certains des besoins de la clientèle de passage (salariés des entreprises, étudiants) et très peu aux riverains.
Alors que toutes les constructions n’ont pas encore été réalisées, des mesures d’urgence s’imposent. Nous demandons en particulier que soit étudiée la possibilité de concentrer des locaux adaptés à des commerces de proximité (commerces de bouche, pharmacies, coiffeurs, maisons de presse, fleuristes, pressings, etc.) dans des secteurs déterminés de telle sorte que ceux-ci bénéficient d’une dynamique commerciale d’ensemble. Nous proposons que ces secteurs soient situés à la charnière des quartiers neuf et anciens de telle sorte qu’ils bénéficient d’une zone de chalandise élargie. Deux secteurs nous paraissent particulièrement indiqués de ce point de vue : le périmètre compris entre la rue du Chevaleret, l’avenue de France et la rue Watt d’une part ; l’axe qui reliera, à l’ouest de la halle Freyssinet, la rue Louise Weiss à l’avenue de France, d’autre part.
Adapter et appliquer le projet Gangnet
Le projet Gangnet pour le secteur Tolbiac-Chevaleret a été choisi en octobre 2004. Le maire de Paris a confirmé il y a plusieurs mois qu’il ne souhaitait pas le voir remplacé par un énorme TGI de plus de 100 000 mètres carrés, beaucoup plus à sa place à Masséna-rives de Seine, comme nous le soulignons depuis l’hiver 2005. Dès lors, il est urgent que s’engage une véritable concertation sur la mise en œuvre du projet Gangnet.
Nous souhaitons en particulier que soient évitée la construction de bâtiments élevés à proximité de la rue du Chevaleret afin que celle-ci ne constitue pas un « canyon » séparant les quartiers neuf et ancien ; que les surfaces de jardin prévues soient rassemblées au maximum pour constituer un vaste ensemble articulé à la halle Freyssinet ; que la valorisation architecturale et les fonctions de cette dernière soient largement concertées ; que l’établissement d’une continuité urbaine entre quartier ancien et neuf à l’ouest de la halle soit l’occasion de répondre aux attentes des riverains en matière de commerces de proximité ; que les percées visuelles et les liens physiques par delà les voies ferrées soient multipliés et soigneusement pensés.
Ouvrir la concertation au public
La prochaine réunion du CPC doit aussi à notre avis être l’occasion d’une plus grande ouverture du processus de concertation de telle sorte qu’il soit plus transparent pour le public et stimule sa participation. Pour cela nous proposons :
- que le public ait la possibilité d’assister aux réunions de concertation (CPC et groupes de travail) en tant qu’observateur, ce qui suppose que ces réunions soient organisées dans la ZAC. A la fin des réunions des groupes de travail, une séquence de 15 minutes pourrait être consacrée aux questions et brèves demandes de précisions de la salle,
- que des réunions publiques largement ouvertes à tous sur des questions précises soient coorganisées par les partenaires de la concertation lorsque cela s’avère nécessaire, comme cela s’est fait par exemple à propos du TGI.
[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en septembre 2006]
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mai 2006
Pour la mise en œuvre
du projet Gangnet
Le maire de Paris, celui du 13e et l’immense majorité des riverains qui se sont prononcés souhaitant l’implantation du Tribunal de grande instance (TGI) à Masséna-Rives de Seine, il n’est plus raisonnable de repousser l’aménagement très attendu de Tolbiac-Chevaleret.
Dix-huit mois de retard, c’est beaucoup trop. En souhaitant, en janvier 2005, l’implantation du Tribunal de grande instance de Paris (TGI) dans un nouveau palais de justice de 115 000 m2 à Tolbiac-Chevaleret, l’Etat a paralysé sur ce site le projet d’aménagement de l’architecte Pierre Gangnet choisi au terme de plus de deux ans de concertation approfondie avec les associations locales et d’un concours international. Depuis, la concertation obtenue par les associations a démontré que le site Masséna-Rives de Seine permettait de concevoir un TGI mieux adapté, plus ambitieux architecturalement et moins coûteux. Le maire du 13e et celui de Paris se sont clairement prononcés pour le TGI à Masséna. Il est temps dès lors de mettre en œuvre à Tolbiac-Chevaleret l’aménagement du jardin de 18 000 m2, des logements, des équipements, des commerces et des activités, ainsi que la réhabilitation de la majorité de la halle Freyssinet, prévus dans le projet Gangnet, et attendus par les riverains.
L’Etat ne peut pas continuer à bloquer l’aménagement de Tolbiac-Chevaleret
Dans un courrier adressé le 5 avril au Premier ministre Dominique de Villepin, le maire de Paris souligne que le site de Masséna « présente bien des attraits » pour l’implantation du TGI. Il précise que « les travaux d’infrastructure à réaliser (…) ne sont pas de nature à compromettre le calendrier envisagé » et qu’« une desserte de qualité par les transports en commun, comparable à celle du site Tolbiac, pourra être assurée ». « A l’inverse, la dernière proposition de l’Etablissement public du palais de justice pour implanter ce tribunal avec une surface de 100 000 m2 sur Tolbiac pose de réelles difficultés sur le plan urbain », poursuit Bertrand Delanoë avant de détailler les obstacles à cette implantation et de juger « nécessaire que l’Etat accepte de revoir sa position ».
L’îlot « T8 » ne doit pas être densifié
La reprise de la concertation avec les associations et les habitants sur la mise en œuvre du projet Gangnet à Tolbiac-Chevaleret, interrompue depuis janvier 2005, est désormais indispensable. Dans ce cadre, l’association TAM-TAM se prononce clairement contre la densification envisagée de ce projet au niveau de l’îlot dit « T8 » (entre la rue du Chevaleret, la rue Neuve-Tolbiac et l’avenue de France). Nous souhaitons au contraire que le programme qui sera arrêté pour cet îlot permette de créer, au niveau du carrefour entre la rue Neuve-Tolbiac et l’avenue de France, la grande place conviviale qui fait encore défaut à l’ensemble du secteur Paris rive gauche.
Il importe que les constructions neuves, le long de la rue du Chevaleret, ne constituent pas une haute muraille qui enclave les immeubles plus anciens. Et que l’ensemble des aménagements permette la multiplication des liens urbains et sociaux entre quartiers neufs et quartiers anciens du 13e arrondissement.
[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en mai 2006]
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mars 2004
Quelles réponses
à nos questions ?
Au sein des structures de concertation comme par des pétitions ou des manifestations, nous interpellons régulièrement la Ville sur l’évolution de l’aménagement de Paris rive gauche. Mais quand nous recevons des réponses, celles-ci sont souvent contradictoires. Un état de fait qui complique sérieusement la concertation.
Souvent nos adhérents, et plus généralement les habitants des quartiers Austerlitz, Tolbiac et Masséna nous demandent : qu’a dit la Ville de votre proposition sur tel ou tel sujet ? qu’a-t-elle répondu à telle ou telle pétition ? Comment a-t-elle réagi à telle ou telle manifestation des habitants ? Quelles conséquences a-t-elle tiré des demandes de tel ou tel conseil de quartier ? Ils doivent savoir que, malheureusement, quand elles existent, les réponses de la Ville sont souvent confuses et contradictoires. Les activités de l’aménageur et leur calendrier restent souvent opaques, rendant la concertation très difficile.
Premier exemple, la pétition “ Pas de muraille de Chine rue du Chevaleret et rue du Loiret ”, signée par 514 habitants du quartier Patay-Masséna. Nous réclamons un vrai lien urbain et social entre les quartiers ancien et neuf autour du carrefour de la Croix de Jarry (Watt-Chevaleret). Nous souhaitons qu’une voie permette à partir de ce carrefour de rejoindre les quartiers animés de la ZAC, le futur Monoprix de l’avenue de France, les cinémas MK2… Nous refusons qu’un mur élevé d’immeubles neufs ne vienne encaisser le quartier ancien, rue du Chevaleret et rue du Loiret.
La Semapa, a déjà choisi le “ plan Fortier ” que nous rejetons : il prévoit notamment un grand immeuble à la place du Théâtre du Lierre et une rue qui relierait la rue du Chevaleret à l’avenue de France à proximité du boulevard Masséna, apportant de nouvelles nuisances automobiles aux riverains. La mairie du XIIIe semble appuyer cette option. Le maire de Paris, à qui nous avons remis fin 2003 les pétitions des habitants, ne nous a pas officiellement répondu. Mais il nous a assuré que “ rien n’est tranché ”. Dès lors, nous demandons que le débat soit clairement mené dans le cadre de la concertation, en liaison avec le conseil de quartier Masséna.
Deuxième exemple, la “passerelle Charcot”. Les associations se mobilisent de longue date pour la mise en place d’une passerelle piétons-vélos au-dessus de voies ferrées, entre la rue Charcot et l’avenue de France. Le conseil de quartier Bibliothèque-Jeanne d’Arc a fait réaliser une étude l’an dernier. Le 8 février, une manifestation a réuni 160 habitants entre la place Jeanne d’Arc et la rue du Chevaleret, pour réclamer cette passerelle légère, seule solution pour ne pas dévaloriser la halle Freyssinet et aménager le long de la rue du Chevaleret un grand jardin en pleine terre connecté à la halle.
Pourtant, la mairie du XIIIe et la Semapa persistent à annoncer une rue en béton de 18 mètres de large. Certains de ses représentants avouent même, malgré les annonces du maire, Serge Blisko, qu’elle accueillera des voitures à terme. De son côté, l’adjoint au maire de Paris chargé de l’urbanisme assure que la rue de 18 mètres n’est programmée qu’au dessus des voies ferrées : entre celles-ci et la rue du Chevaleret ne sera édifiée qu’une passerelle provisoire, afin de ne pas contraindre les réflexions sur l’aménagement de l’ensemble du secteur “ Tolbiac sud ”. Qui faut-il croire ? À quand un engagement clair de la ville ?
Troisième exemple, le Buffet de la Gare d’Austerlitz. Malgré le vœu du Conseil de quartier Austerlitz et des associations, la Semapa et les représentants de la mairie du XIII’ veulent détruire ce bâtiment qui est la seule garantie que puisse se développer un espace convivial autour de la cour départ de la gare et qui permet d’éviter la réalisation d’un véritable échangeur routier à son emplacement. Là encore, le maire de Paris nous a assuré que “ rien n’est tranché ”. À quand un vrai débat ? En attendant, il importe que les habitants se mobilisent pour leurs quartiers.
[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en mars 2004]
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mai 2003
Paris rive-gauche
ne doit pas être un château fort
Des mesures doivent être prises pour éviter que l’évolution du chantier n’accentue les ruptures entre l’ancien XIIIe et le nouveau.
Faudra-t-il un jour lancer des grappins pour empêcher Paris rive gauche de dériver loin de l’ancien XIIIe ? Si les nouvelles constructions s’élèvent rapidement depuis dix-huit mois, c’est surtout le long de la Seine, sur les terrains en pleine terre, peu coûteux à aménager. À l’inverse, entre l’avenue de France, en surplomb, et la rue du Chevaleret, le faisceau ferroviaire se trouve transformé, sans doute pour longtemps, en un fossé plus profond que jamais. On pense aux douves d’un château fort, d’autant que les seules constructions engagées sur dalle, au-dessus de la station Météor, accentuent encore le décalage de niveau entre l’ancien XIIIe et le nouveau.
Si les constructions se poursuivent tout le long des rues du Chevaleret et du Loiret avec des hauteurs équivalentes, voire supérieures comme l’envisage l’architecte Yves Lion avec ses projets de tours, l’objectif justement affiché par la Ville d’établir des liens urbains et sociaux forts entre les quartiers anciens et nouveaux restera un vœu pieux. Déjà, la destruction par la Semapa de la rue Ulysse Trélat a porté un coup dur à cette ambition. C’était la seule liaison souple entre le niveau bas de la rue du Chevaleret et le niveau haut de la rue de Tolbiac. Les poussettes des riverains n’ont plus qu’à dévaler les escaliers, comme dans Le cuirassé Potemkine !
Des mesures sont indispensables pour éviter l’encaissement de la rue du Chevaleret, stimuler les liens entre le XIIIe ancien et les quartiers des bords de Seine. Il s’agit d’abord d’éviter l’édification d’une sorte de « muraille de Chine » sur le versant nord des rues du Chevaleret et du Loiret. C’est le sens de la pétition que viennent de lancer avec TAM-TAM des habitants du quartier Patay-Masséna. Elle réclame une limitation des hauteurs des nouveaux bâtiments le long des rues du Chevaleret et du Loiret, le réaménagement du carrefour Watt-Chevaleret-Cantagrel avec la création d’une nouvelle voie piétonne et cyclable le reliant à l’avenue de France et l’abandon du projet de nouvel axe de transit entre la rue du Chevaleret et le boulevard Masséna.
Il faut aussi réfléchir, particulièrement dans le secteur Tolbiac, à des modes de franchissement des voies ferrées effectivement réalisables et finançables à moyen terme et qui permettent d’éviter la « canyonisation » de la rue du Chevaleret. C’est les sens de l’étude Hennin, présentée dans le n°1 de Paris rive gauche magazine (février-avril 2003). Pour soutenir et approfondir ses propositions, TAM-TAM et cinq autres associations (APLD 91, Association des locataires du quai de la Gare, AUTRE 13, Espace 13, Odyssée Lutèce) ont lancé une réflexion avec les habitants sur les équipements et les services qu’ils attendent dans la halle du Sernam, sur les trois halles-passerelles et sous le viaduc proposés par Jean-Marie Hennin. Elles réclament aussi l’installation sans attendre d’une passerelle provisoire démontable entre la rue Charcot et l’avenue de France.
Non, Paris rive gauche ne doit pas se transformer en château fort. Chacun doit se mobiliser pour promouvoir des aménagements conviviaux dans nos quartiers Tolbiac, Austerlitz et Masséna.
[Tribune parue dans Paris rive gauche magazine en janvier 2008]
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